25/06/2023 => Jour 297
Le Salar, on est sur le Salar. 🥳 C’est un rĂ©veil qui met de bonne humeur. Bon, ok, il fait -0.5°C dans Coquillette, je lance le radiateur tout de suite. Rien de prĂ©vu ce matin, c’est vacances. Les Blondinettes jouent aux Barbies, Anouck lit, moi je fais voler le drone. C’est magique.
Après le repas de midi, je dĂ©marre Coquillette. Ça toussotte mais ça dĂ©marre. On roule 1 heure vers l’Ă®le du poisson. Ça roule bien, je suis Ă 80km/h. Je suis la piste principale, elle mène Ă Incahuasi, l’Ă®le aux cactus, la plus connue du Salar. On la voit toute proche, elle est encore Ă 10km !
On dĂ©vie vers l’Ă®le au poisson, moins touristique. Ça se voit, la piste est moins bonne. En approchant, je ne vois pas de trace qui y mène. Bon, on le tente. Ça va, la croĂ»te est dure, on peut s’approcher. Je choisis de rester Ă une centaine de mètres. Nous allons marcher sur l’Ă®le, c’est surprenant. Au milieu du sel, la roche a l’air de corail pĂ©trifiĂ©. Quelques buissons y poussent, mais il y a surtout des cactus ! Des spĂ©cimens super haut, jusqu’Ă 5 mètres !
Les Blondinettes nous pressent, c’est l’heure des photos rigolotes. J’installe des bâches (pour protĂ©ger nos vĂŞtements), et on sort tout plein d’accessoires. C’est un peu compliquĂ©, nos appareils ne sont pas adaptĂ©s pour avoir des images nettes en premier plan ET en arrière plan. Apparemment sur l’Iphone ça se fait tout seul…
On y passe une bonne heure, Ă trouver des idĂ©es et Ă faire les rĂ©glages. Zora sort son appareil et fait sa sĂ©ance dans son coin. Pour son âge, elle ne se dĂ©brouille pas mal. Après, c’est douche et crĂŞpes. Une fois les filles couchĂ©es, je tente de rattraper mon retard d’Ă©criture sur les jours d’excursion sans ordi. Il paraĂ®t que les nuits Ă©toilĂ©es sont splendides dans le Salar, mais il fait vraiment trop froid pour qu’on aille vĂ©rifier.
26/06/2023 => Jour 298
Brrrr -2°C ce matin, dans Coquillette 🥶. MatinĂ©e classique, radiateur, petit dĂ©j’, habillage et brosse Ă dent. Les filles font un peu d’Ă©cole, puis entament les lego. Je me motive pour visiter l’Ă®le voisine, je monte sur un sommet, entourĂ© de cactus. Je fais une pause et profite du silence absolu. Au bout d’un moment, je me rends compte que ce n’est pas vrai, j’entends bourdonner quelques insectes. Lorsque je reviens, Anouck m’a prĂ©parĂ© un cafĂ©, comme j’ai de la chance ! 🥰
Comme hier, on dĂ©cide de bouger après le repas. Le moteur galère un peu mais dĂ©marre dans un gros nuage noir. Cet espace immense, sans circulation et sans obstacle, m’a donnĂ© envie de filmer Coquillette pendant que je roule. Anouck pilote le drone, on fait quelques sĂ©quences avant de prendre la piste pour de bon.
On repasse devant Incahuasi, et on se dirige vers la sortie. J’utilise une piste parallèle Ă celle de l’aller, il y a de fameux trous, bien profonds et remplis d’eau. Anouck a très peur que je coince une roue dedans, je roule donc prudemment et très concentrĂ©. On vise un point nommĂ© « escalera al cielo » , un escalier en sel au milieu de rien. Il n’y a pas de piste directe, Ă un moment je dois me lancer et traverser le dĂ©sert. Il y a toujours cette peur de s’enliser dans une zone humide, mais tout reste très sec en cette saison.
On prend des photos sur l’escalier, puis on s’en Ă©loigne pour Ă©viter les autres touristes. Le dĂ©sert est tellement grand qu’on ne croise pas grand monde, on voit au loin des 4*4 arrĂŞtĂ©s pour les photos souvenir, mais l’isolement est quand mĂŞme grand. Les filles veulent regarder un dessin animĂ© quand on se pose, et après on va se dĂ©fouler dans notre immense jardin. On fait encore des photos, je sors les trottinettes et les Blondinettes s’en donnent Ă cĹ“ur joie. Lorsque le soleil se couche, on rentre se rĂ©chauffer. Ce n’est pas encore ce soir qu’on aura le courage de sortir admirer les Ă©toiles !
27/06/2023 => Jour 299
Aujourd’hui, nous quittons le Salar. On a prĂ©vu de partir tĂ´t. Donc, bien entendu, nous faisons une grasse mat’ et terminons le petit dĂ©j’ Ă 10h. 🙄 Sur le chemin de la sortie, on trouve encore de gros trous plein d’eau, on peut voir les diffĂ©rentes couches de sel. Il y a eu 1 mer et 13 lacs qui se sont assĂ©chĂ©s ici, chacun apportant sa contribution salĂ©e. Le Salar fait 12 000 km², c’est 3 fois plus grand que le deuxième plus grand dĂ©sert du sel du monde, Salt Lake aux États-Unis. On en garde une impression d’immensitĂ©, de solitude et de silence.
Nous nous arrĂŞtons au car-wash pour dĂ©saler le fond de caisse (contre la corrosion), on en profite pour nettoyer l’extĂ©rieur, Coquillette est toute propre ! Anouck a reçu des nouvelles d’Arnaud et Cindy, on les retrouve pour manger dans Uyuni. Ils font des boucles Ă©tranges, mais leur planning sur la fin de leur voyage nous laisse penser qu’on se recroisera sĂ»rement. On mange dans un restaurant de grillade, je goĂ»te aux cĂ´tes de lama, c’est un peu coriace.
Ensuite on fait quelques courses, Anouck a encore un peu de mal avec leur manière de fixer le prix des lĂ©gumes Ă l’Ĺ“il et pas au poids. Nous voulons faire le plein avant de partir, on choisit une station oĂą on peut prendre de l’eau aussi. Il y a une grosse file d’attente, j’essaye d’aller d’abord remplir l’eau. Je me fais un peu bousculer car je suis mal garĂ©, mais mon rĂ©servoir est rempli.
On se dit qu’on peut aller Ă une autre station Ă cĂ´tĂ© pour le diesel, pas de chance, ils n’en ont pas aujourd’hui. Retour Ă la première station, avec une longue attente. Des gros camions font leur plein, et des gens les dĂ©passent avec des bidons de 20L, apparemment ils sont prioritaires.
Quand vient notre tour, pas moyen de nĂ©gocier, elle nous fait le prix Ă©tranger, 3 fois plus cher. Les carburants sont sponsorisĂ©s par l’Ă©tat pour les Boliviens, ils ne veulent pas que tout le monde passe la frontière pour se servir. Enfin, je paye 1.2€ le litre, c’est pas non plus excessif. Nous quittons enfin Uyuni Ă 16h.
Uyuni
Yura
1h55
110 kms
La grosse journĂ©e de route prĂ©vue tombe Ă l’eau, dans deux heures le soleil se couche. La route est jolie en direction de Potosi, ça tourne, monte et descend dans de jolies montagnes. C’est un joli bitume, il y a peu de circulation, on avance bien. Nous nous arrĂŞtons Ă Yura, petit village avec du signal. Nous trouvons un emplacement un peu Ă©loignĂ© de la route. Normalement il fera moins froid cette nuit, ça va nous faire du bien !!!
28/06/2023 => Jour 300
Deux grosses villes Ă traverser aujourd’hui, ça n’arrive pas souvent ! Il fait quand mĂŞme 0°C dans Coquillette quand on se lève, j’allume vite le radiateur. On ne traĂ®ne pas, il y a de la route.
Yura
Sucre
6h
248 kms
Celle-ci nous offre de jolis paysages, mais c’est une Ă©preuve pour Coquillette. Nous passons des cols Ă plus de 4000 mètres, et les descentes sont longues et vertigineuses, les freins souffrent. Nous sentons l’odeur de caoutchouc brĂ»lĂ©, ce n’est pas agrĂ©able. DĂ©finitivement, ce n’est pas comme cela que j’imaginais l’altiplano. Nous sommes vraiment au cĹ“ur de montagnes, et la route les franchit comme elle peut.
Un peu avant midi, nous arrivons Ă Potosi, qui est une très grosse ville. Elle est situĂ©e Ă 4000 mètres d’altitude Ă flanc de montagne. Au 16ème siècle, elle comptait 160 000 habitants, plus que Paris Ă l’Ă©poque. Cela est dĂ» Ă la montagne voisine, le Cero Rico. On raconte qu’avec l’argent trouvĂ© dans les mines de Potosi, on pourrait construire un pont pour relier la Bolivie Ă l’Espagne. Ă€ cette Ă©poque, 60% de l’extraction d’argent dans le monde vient de Potosi, avec des records Ă 240 tonnes par an pendant 20 ans.
La traversĂ©e de la ville est compliquĂ©e, je dois rester sur la voie principale, qui est pentue et en mauvais Ă©tat. Les rues transverses sont Ă©troites et encore plus penchĂ©es. J’apprĂ©hende chaque dĂ©marrage en cĂ´te, mais tout se passe bien. SoulagĂ©s, on roule encore une vingtaine de minutes avant d’entrer dans un petit village pour chercher Ă manger.
Pour 5€, nous mangeons tous les 4, une soupe avec des pâtes et des escalopes milanaises accompagnĂ©es de riz et de cruditĂ©s. Chose bizarre, il y a aussi une salade de patates-carottes-mayo, mais chaude. Anouck a choisi l’option spaghettis sauce rouge, pas trop piquante, ouf. La tĂ©lĂ© est allumĂ©e sur 2 Fast 2 Furious, les Blondinettes ont du mal Ă se dĂ©tacher de l’Ă©cran, et nous posent plein de questions sur le film. Vous ĂŞtes trop jeunes les filles !
Nous repartons, et nous constatons un vrai changement de dĂ©cor. Ici ça cultive, il y a des champs partout (c’est l’hiver donc ils sont nus), un peu plus de villages, et des chiens au bord de la route. Ils attendent que les camionneurs leur jettent les restes de repas. On en voit des dizaines qui patientent Ă l’ombre. Il y a encore quelques belles descentes que j’essaye au frein moteur, et on arrive Ă une construction qui dĂ©note dans le paysage : un pont suspendu du style Tower Bridge Ă Londres. On s’y arrĂŞte pour se dĂ©gourdir les jambes. Une vendeuse de rue en profite pour forcer un peu la main Ă Anouck, elle lui refile deux fromages de chèvre frais. Elle a de la chance qu’on aime cela !
Nous arrivons Ă Sucre, Ă 2800 mètres d’altitude. Il y a beaucoup de circulation, et notre « camping » est en plein centre. Anouck stresse un peu en voyant que les câbles Ă©lectriques sont bas, mais nous passons sans problème. Nous arrivons dans une petite rue, et un papy qui nous attendait nous montre le portail que l’on doit franchir. Avec les voitures stationnĂ©es, c’est une manĹ“uvre dĂ©licate, mais ma copilote gère et nous voilĂ Ă bon port.
C’est un jardin dans lequel on peut se garer Ă 3-4 camping-cars, il y a deux vans suisses dĂ©jĂ lĂ . Ce logement a l’avantage d’ĂŞtre Ă quelques minutes Ă pied de tout le centre historique de Sucre et des marchĂ©s. On se repose de cette journĂ©e de route, les filles jouent aux Lego dehors. Il y a des colibris dans les arbres, il fait bon, ça nous change vraiment du Salar !
Comments (1)
Vraiment magnifique ce salar. Sur une des photos en haut de l’Ă®le ça me fait penser Ă ici au ski quand on est au dessus se la mer de nuages… Mais sans les cactus 🙂