03/07/2023 => Jour 305
Aiquile Torotoro
6h30
251 kms
Nous roulons au moyen-âge ce matin. Les bottes de foin sont en train de sécher, on voit les paysans travailler à la main ou avec des animaux de trait. Nous étions beaucoup descendus hier, aujourd’hui on remonte. Sur une des crêtes, on découvre un vieux pont inca, c’est joli et impressionnant. Comme nous avons beaucoup de route, nous ne descendons pas l’admirer à pied.
Nous traversons de minuscules villages, ce n’est pas touristique, nous ne voyons pas de restaurant pour midi. Heureusement, nous entrons dans une petite ville peu après 12h, et après une dizaine de boulangeries, nous trouvons notre bonheur. Deux menus du jour, soupe de mani et soit picante de poulet (non piquant, malgré son nom), ou steak pané. Les filles touchent à peine à la soupe, et mangent surtout le riz et l’œuf sur le plat de mon assiette. Anouck et moi mangeons bien.
L’endroit donne des récompenses annuelles aux chauffeurs de minibus qui font halte ici, ça leur ramène des clients. Ils vendent du pain aussi, la serveuse nous en offre plein, et la patronne sort faire une photo avec les Blondinettes. Il doit y avoir une superstition que les blonds portent chance. Nous continuons dans une zone urbaine, nous sommes dans la périphérie de Cochabamba, Anouck repère même son nuage de pollution au loin. Nous repiquons vers le sud, et on revient à la campagne.
La route entre dans un immense canyon, et descend (beaucoup beaucoup) pour rejoindre le lit de la rivière (à sec en cette période). Les roches autour de nous sont rosées, et ont des formes arrondies. La Bolivie nous surprend agréablement par sa variété de paysages. Nous pensions à tort, voir seulement deux types de paysages : la forêt amazonienne et un désert tout plat pour l’altiplano.
Les copains nous avaient dit que les derniers 10 kilomètres seraient sur ripio. On déprime un peu quand on voit des travaux à 35km de l’arrivée. Mais c’est juste un passage, la route redevient belle voir excellente. On jubile même quand on voit que les travaux ont avancé, à 10 kilomètres la route est lisse et bitumée.
On arrive dans les travaux à 5km du village, et les choses se corsent : pas moyen de croiser, ripio difficile, avec un fort dénivelé. Nous nous retrouvons derrière un minibus qui roule encore plus lentement que moi, il y a des nids-de-poule. En entrant dans le village, toutes les rues sont étroites, on tourne un peu pour trouver où se garer. On finit sur la place principale, à côté de l’église.
On va voir l’administration du parc pour acheter nos tickets d’entrée, et pour sélectionner le programme des jours à venir. Les Boliviens se parlent en Quechua, et les étrangers semblent tous être francophones. Le thème du village c’est les dinosaures. Ils ont fait des statues réalistes qui semblent sortir des bâtiments, on est fan !
On décide de craquer ce soir, nous allons au restaurant après la douche. L’adresse est réputée pour ses raclettes, c’est un Suisse qui a ouvert cet endroit. À 19h, il y a déjà 4 tables, toutes francophones ! En attendant d’être servis, il y a des jeux de société et des puzzles, les filles sont ravies. On se fait vraiment plaisir avec le fromage fondu, et on s’offre une bouteille de Riesling bolivien, pas mauvais du tout. On finit par discuter avec la table voisine, et avec le gérant, un Bolivien ayant étudié quelques années en France. Nous rentrons nous coucher le ventre bien rempli !
04/07/2023 => Jour 306
Le bureau des guides ouvre à 7h30. En bons élèves, on arrive donc à … 8h30 ! Pourtant, Anouck et moi nous sommes réveillés plusieurs fois dans la nuit, même sans réveil on se met la pression ! Il y a de nombreux guides, il y a une sorte de tournante pour que chacun puisse travailler. On nous attribue Javier. C’est une bonne pioche, nous avons de la chance.
Nous sommes amenés à 1/4h du village en jeep, et la journée commence. Javier nous emmène voir des traces de dinosaures, c’est impressionnant ! Il y en a des tas, sur des plaques de roche calcaire. Javier est passionné et passionnant, il nous explique longuement quel type de dinosaure fait quelle trace, les déductions ou les débats des scientifiques. Il a pris 4 jouets dinosaure pour illustrer ses propos, les Blondinettes les accaparent rapidement.
Nous découvrons des traces de pattes, de griffes, de queue. Le guide nous dit que comme c’est un parc national, ils ne peuvent pas faire de fouilles, ils doivent attendre que le vent et la pluie érode les couches pour accéder à ces plaques. Pour lui, il y a encore énormément de choses cachées. Nous descendons ensuite dans un canyon, Javier nous entraîne dans une grotte, qui traverse d’un canyon à un autre. La sortie débouche au dessus d’une cascade. C’est assez haut, il ne faut pas avoir le vertige.
Nous marchons sur un sentier étroit à flanc de falaise pour trouver un endroit où traverser le canyon. Nous remontons sur l’autre paroi, et nous avançons le long de la falaise jusqu’à des escaliers. Le canyon s’est approfondi, nous sommes à environ 300 mètres de hauteur. Il y a plus ou moins 900 marches pour atteindre le fond. Les Blondinettes sont motivées, en bas on peut nager, et on mangera le pic-nique.
Nous découvrons de multiples petites cascades qui s’écoulent sur une paroi toute verte, et qui alimentent des bassins. Les filles se dépêchent de manger pour pouvoir se mettre en maillot. Il y a d’autres groupes qui nagent, tous ont l’air Boliviens. Les Blondinettes font la grimace, l’eau de la rivière est très froide, mais elles constatent que l’eau qui coule des cascades est légèrement plus chaude. Je me change et les rejoins, l’eau est trop froide pour que je me baigne, mais je vais prendre ma douche sous les cascades quand même. On se rhabille avant que Javier termine sa sieste, et c’est reparti pour les escaliers.
Anouck me demande où est la troisième gourde d’eau, on s’est mal compris, je pensais que c’était à elle de la prendre 😱. Cela met en panique les filles, il va falloir se rationner. J’impose le rythme pour gravir les marches, on arrive rapidement en haut, on a le sentiment que ça impressionne le guide. La promenade continue le long de la falaise, avec un mirador « de l’extrême » : un arc de cercle métallique qui passe au dessus du vide, ni Anouck ni Zora n’y mettront les pieds.
Nous remontons le lit à sec d’un cours d’eau, il y a trois ponts de pierre, celui de l’Amour, du divorce et de la réconciliation. Javier nous montre des traces énormes de dinosaure, et un amphithéâtre en pierre. C’est la fin de la rando, une jeep vient nous chercher pour nous ramener au village. Le guide nous propose de s’arrêter à un autre endroit pour voir des empreintes, mais les filles sont cramées et en manque d’eau, donc on revient à Coquillette.
On se désaltère longuement, puis nous nous rendons à la bibliothèque. C’est un petit local tenu par Israel, l’employé du restaurant à raclette. On lui offre quelques livres en français, il est ravi. Il nous offre un café Nespresso, c’est son petit plaisir à lui (on n’en trouve pas ici).
Pendant que les Blondinettes lisent, Israel nous explique son projet, l’accès aux livres pour toutes les écoles de la région, qui sont très isolées. Il aimerait mettre en place un système de prêt aux écoles, pour que les élèves aient toujours des livres en classe. C’est encore en maturation, il est en train de créer une fondation pour obtenir des financements. La bibliothèque ferme à 17h, nous allons prendre une glace pour nous rafraîchir.
Fini le grand froid du Sud Lipez, ici il fait 30°C l’aprèm et ça tape 🥵 ! Nous discutons avec un français, il nous explique qu’il est ici en vélo avec sa famille (3 enfants !), c’est encore un niveau au dessus de nous ! Nous rentrons nous reposer au camping-car, demain on repart en excursion.
05/07/2023 => Jour 307
On a beau se réveiller de bonne heure, on arrive tout de même qu’à 8h30 au bureau des guides. Après un long débat, on a opté pour ne pas faire l’excursion avec Coquillette et jouer la sécurité. On retrouve donc Javier et un chauffeur pour la journée. Javier nous explique qu’on va rencontrer sa femme et son « bébé » , Elvis, 1 an et demi. Ils profitent du transport pour rejoindre leur maison dans un hameau perdu en altitude.
La route est en ripio, on se dit qu’on aurait pu la faire avec Coquillette. Mais on aurait mis beaucoup, beaucoup plus de temps. On passe de 2700 à 3700 mètres d’altitude, il y a des passages très pentus, et des zones où la piste ne permet pas de croiser, on roule au bord du vide, sans rambarde de sécurité !
Après avoir déposé la famille de Javier, nous arrivons à la Ciudad de Itas. Le guide commence par nous montrer des peinture rupestre dans une grotte. Ensuite on se promène entre d’énormes rochers creusés par la pluie, et on découvre des grottes de plus en plus grandes.
Javier nous permet de trouver des choses cachées, c’est vraiment un bon guide. Il fouille dans un buisson et trouve deux œufs de serpent. Ensuite, il soulève des lichens dans une grotte et on admire une chauve-souris en train de dormir. Il connait le nom des plantes, nous montre des formes dans les rochers. Il nous emmène dans un canyon étroit, il explique qu’auparavant, les bandits amenaient les vaches volées ici le temps de les tuer.
On reprend la voiture pour atteindre un autre site, Turu Rumi, « le taureau de pierre » en Quechua. Nous mangeons notre pic-nique, puis nous entrons dans ce labyrinthe de roches. C’est l’aventure pour les Blondinettes, on escalade des rochers, on en dévale d’autres, on passe dans des endroits très réduits. Anouck et moi restons souvent en arrière, le temps de retirer nos sacs à dos pour nous glisser dans les passages très étroits.
La vue à la fin de ce labyrinthe est splendide, on surplombe tout le parc Torotoro. On revient à la voiture par un autre chemin, moins sportif. Après la descente, on dit au revoir à Javier et au chauffeur, et on rentre à Coquillette. La bibliothèque est ouverte, Anouck y emmène les filles pendant que je fais à manger, ensuite je la relaye pendant qu’elle bosse sur son ordi. Il fait encore très chaud, les filles râlent un peu au moment de s’endormir.
06/07/2023 => Jour 308
Quelle mauvaise nuit ! Il y a eu des bus ou des camions qui sont passés près de nous toute la nuit, ça nous a réveillé plus d’une fois ! Nous avons décider de partir aujourd’hui, les autres excursions possibles ne nous attirent pas.
Après le petit déj’, quelqu’un frappe à la porte. C’est le propriétaire du restaurant à raclette, un Suisse, il est arrivé la veille d’Europe. Il nous propose de faire nos lessives chez lui. Cela nous permet d’éviter Cochabamba, une grosse ville avec peu d’intérêt pour nous, si ce n’est d’avoir des laveries.
Après le repas de midi, on gare le camping-car contre la place centrale, car il y a des robinets pour remplir notre cuve. L’employé municipal vient me voir, pas pour me gronder mais par curiosité : notre camion roule à l’eau ? 🤔 Une fois la cuve pleine, on commence à rouler.
Anouck a quand même un regret, nous n’avons pas vu les aras à front rouge, endémiques à cette région. On se pose donc dans la vallée en bas de Torotoro, à côté d’une rivière. Les filles s’y baignent, pendant qu’Anouck et moi échangeons sur l’évolution de nos envies pour l’après-voyage. En fin d’après-midi, nous voyons passer quelques perroquets, Anouck est toute contente.
Après le sport et les mauvaises nuits, tout le monde est bien fatigué. Repas crêpes et au lit ! On s’endort avec le croassement des grenouilles, ça nous change des chiens !
Comments (1)
C’est chouette ce que la nature arrive à faire. Et ça doit être sympa et impressionnant de marcher sur les traces des dinosaures !