06/09/2023 => Jour 370
Pour la première fois du voyage, nous avons dormi toutes les fenêtres ouvertes (avec moustiquaire), même la porte de la cellule. On est donc réveillés un peu tôt, par la lumière et les chants d’oiseau. Nous nous promenons sur le deuxième sentier du parc, 3km celui-ci. Nous écoutons de nouveau beaucoup d’oiseaux, et j’aperçois un iguane qui s’enfonce rapidement dans son terrier.
À la fin de la promenade, il y a 3 renards qui tournent autour du campement, et un iguane qui se repose sous Coquillette. Un garde-parc me donne un cours d’histoire sur les guerres entre l’Équateur et le Pérou, en 1941, 1981 et 1998. Il en résulte que l’Équateur a perdu la moitié de son territoire, des zones avec de l’or et de l’uranium, et des zones de forêt qui amène de l’eau, vitale pour les deux pays.
Arenillas Finca Cacao y Mango
3h15
171 kms
Nous repartons vers le nord, on s’arrête dans une ville reprendre des dollars américains (monnaie utilisée ici). Premier plein d’essence, le diesel est à moins de 0.5€ le litre ! Nous testons notre premier déjeuner équatorien, des viandes en sauce et une galette de yuca au fromage. Les Blondinettes font la grimace, mais Anouck et moi nous régalons.
Nous avançons vers un parc national. Il est trop tard pour faire la grande promenade qu’Anouck avait repéré, mais on peut faire une balade d’une petite heure sur une colline, on pourra peut-être voir des singes. Il fait trop chaud, ils ne sont pas là, mais à la place on a droit aux moustiques. Cela rend Zora hystérique, je la ramène à Coquillette pendant qu’Anouck et Léna marchent encore un peu.
Notre étape du jour est un peu plus loin, une finca (=ferme) nommée « Cacao y Mango » . Ça s’annonce très gourmand. On s’y installe pour la nuit, on fera la visite demain. On va pouvoir faire la chasse aux moustiques ce soir, il y a tout un bataillon qui est entré quand on a ouvert les portes ! Cindy et Arnaud arrivent alors qu’il fait déjà nuit, ils feront la visite avec nous demain, on ne se quitte plus !
07/09/2023 => Jour 371
La chaleur ne tombe pas vraiment pendant la nuit, nous nous réveillons tôt et fatigués. On prend le temps de se préparer, la visite est prévue pour 9h. C’est Alberto qui nous accueille. Il nous présente deux sortes de cacaoyers, le jaune et le rouge. Le premier est l’espèce originelle du pays, le deuxième est une création humaine, adapté pour cette région en particulier. On admire les cabosses, Alberto en casse une et nous fait goûter la substance qui entoure les fèves, c’est fruité, ça ne goûte pas le chocolat.
On se promène dans la propriété, il y a des caféiers, des bananiers, des manguiers, un fruit acide qui s’appelle l’araça, des plants de vanille, des avocatiers. Un domaine qui me semble parfait, si ce n’est les moustiques. Nous sommes couverts de répulsifs, et malgré cela ces satanés insectes nous tournent autour. Ils apprécient particulièrement Anouck, habillée en rouge et noir. En quelques minutes, elle a les épaules couvertes de boutons, Léna n’est pas en reste : elle a 4 piqûres groupées sur le front.
Alberto nous emmène vers un comptoir extérieur, il nous présente le cycle du chocolat. D’abord les fleurs, la cabosse, les fèves. Ici ils fermentent les graines deux jours, puis les font sécher une petite semaine. On goûte à chaque étape, l’arôme du chocolat commence à se faire sentir. Il toaste les graines séchées devant nous, l’odeur est alléchante ! Une fois les graines refroidies, on retire la peau et on goûte, c’est très amer, mais la saveur est là.
Alberto met les graines dans un petit moulin manuel, cela permet de broyer les fèves et de récolter une pâte de cacao. Tout le monde fait la grimace, ça manque de sucre ! La technique que nous testons ensuite est d’étaler la pâte entre deux rondelles de bananes, c’est meilleur !
Alberto fait chauffer de l’eau, y met la pâte plus un bloc de sucre de canne, pour nous préparer un chocolat chaud. Pour nous faire patienter, il nous sert un jus de cacao. C’est fait à partir de la cabosse et de la substance autour des fèves, c’est super bon, rafraîchissant comme une limonade ! Le chocolat chaud est bon aussi, même si ce n’est pas encore assez sucré.
Nous passons ensuite dans l’atelier d’Alberto. Il y a la clim’, ça nous fait un bien fou ! Il nous montre comment on travaille le chocolat, à bonne température. Nous avons le droit de décorer chacun notre tablette avec du café, du sel, de la cannelle, des boules de couleur…
Il vend ses propres tablettes, à 65% avec lait, 70% noir et 100%. Nous trouvons que c’est vraiment meilleur qu’en magasin, c’est vraiment 30% de sucre (et 5% de lait) et le chocolat entier, c’est moins gras et moins sucré que ce qu’on connaît.
Le déjeuner est servi dans leur restaurant, nous dégustons un ceviche de crevettes, un poulet en sauce et un biscuit au chocolat / mousse d’araça. Le dessert est accompagné d’un café de la plantation. Tous les produits sont locaux (la mer est à 8Km d’ici). Le ventre bien rempli, nous quittons cette belle propriété. L’expérience nous a beaucoup plu.
Finca Cacao y Mango Guayaquil
1h15
54 kms
Nous devons retrouver Cindy et Arnaud à Guayaquil. C’est la deuxième ville du pays, et c’est là qu’on prend notre avion samedi pour les Galapagos. Les copains sont dans le même avion. Malgré la circulation, on s’en sort sans stress pour arriver au parking connu pour héberger les camping-cars pendant les séjours dans les îles.
Anouck fait la grimace, le jeune qui nous accueille n’est pas sûr qu’il y ait de la place pour nous. Finalement il nous ouvre le portail, c’est plus petit que ce qu’on imaginait. Mais il y a de la place pour nous. Les copains ne sont pas encore là, et on ne sait pas s’ils pourront entrer. Les Blondinettes sont surexcitées, elles veulent préparer leurs bagages, même si c’était le programme de demain.
On s’inquiète un peu pour les copains, ils n’arrivent pas, est-ce qu’ils ont eu un problème en chemin ? Ils ont fait un arrêt improvisé au centre commercial, ils arrivent 3 heures après nous. Heureusement le propriétaire leur trouve un petit espace aussi.
Le responsable des lieux est belge, je discute un peu avec lui, 22 ans qu’il est là, il a une compagnie de bus de tourisme, il nous offre un service sympa. En plus du stationnement, il y a wifi, toilettes, douches, il nous organise la navette aller-retour vers l’aéroport, et nous donne des conseils sur les endroits à visiter. On se sent en sécurité, et en prime, on ne voit pas de moustiques, on peut même manger dehors ce soir !
08/09/2023 => Jour 372
Matinée productive, pendant que les filles jouent avec les copains, Anouck fait les sacs, et je lave Coquillette. Il y a tout le matériel de nettoyage des chauffeurs de bus, je retire une fameuse couche de poussière !
Nous allons manger au centre commercial voisin, le plus grand d’Équateur. Nous revoilà en Europe, toutes les enseignes que l’on connaît. Un grand espace pour manger est entouré de tous les restaurants, Zora et moi trouvons un italien, Anouck un arabe, et Léna choisit le Pizza Hut. Les copains mangent avec nous, ensuite nous nous séparons pour faire du shopping.
La fin de journée, c’est remplissage de valises. Comme nous avons chacun un bagage en soute avec notre billet, Anouck parvient à faire déborder nos trois nouvelles valises gigognes, la grande atteignant 29 kilos ! Il paraît que les prix sur les Îles Galapagos sont prohibitifs, nous emmenons donc lait, riz, pâtes, tartinables, biscuits … On répartit entre les 3 valises et un sac à dos, tout est prêt à 23h30.
09/09/2023 => Jour 373
Notre transport nous emmène à 8h à l’aéroport, notre propriétaire belge nous explique comment ça se passe : une file pour payer l’admission aux Galapagos, l’autre pour scanner nos bagages et les faire sceller avant d’aller les déposer au comptoir pour la soute. La grande valise fait 22,9kg, tout juste !
Guayaquil San Cristobal
1h50
1092 kms
On attend beaucoup, Léna partage sa tablette avec Milan, le jeune fils des copains. L’avion est presque vide, on ne s’en plaint pas. À l’arrivée, il y a une deuxième taxe à payer, toujours en liquide. On a fait le plein de dollars avant d’arriver, heureusement. On évite les taxis et on descend à pied vers notre logement, après avoir donné rendez-vous aux copains plus tard.
Nous sommes dans un appartement assez grand, avec 2 chambres dans lesquelles il y a un lit double, et un lit superposé, double également. On peut donc faire dormir 12 personnes ! Mais la vaisselle n’est prévue que pour 6. On s’installe tranquillement. De notre fenêtre, on voit la carte du petit restaurant d’en face, avec un menu à 5$. Deux soupes et deux plats, ça suffit pour nous 4.
Avant de remonter à l’appart, nous allons voir le port. Nous sommes dans la rue parallèle au quai. Au bord de l’eau, nous voyons des centaines de gros crabes aux couleurs variées, plein d’otaries, dont des bébés qui tètent encore leur mère. Nos premiers fous à pattes bleues nous survolent et plongent dans l’eau. Il y a des iguanes aussi, avec leur tête de dinosaure mal luné.
Dans l’après-midi, on va jusqu’à la plage Mann, la plus proche, avec les copains. On a pris nos masques de snorkeling Decathlon. L’eau est un peu fraîche, mais ça vaut la peine, il y a des tas de poissons colorés qui nagent autour de nous. Des otaries aussi, et c’est impressionnant.
Ici, les animaux font la loi. Les otaries sont connues pour se coucher n’importe où y compris sur les serviettes des plagistes, pour courir sur la plage sans éviter les affaires des touristes, il faut faire attention. On assiste à plusieurs scènes de ce type.
Les copains sont avec nous, Cindy achète une grande bouteille de bière à partager, des glaces pour les enfants, ça donne l’ambiance. Il y a une heure de décalage avec le continent, on ne rentre pas trop tard pour se reposer. Il y a la clim’ dans l’appart, on va enfin passer une nuit fraîche.
10/09/2023 => Jour 374
Réveil ultra matinal, décalage horaire oblige. J’avais étendu nos maillots et serviettes sur la terrasse, pas de chance, il y a une petite pluie ce matin. Mais lorsqu’on quitte l’appart à 8h40, elle se termine. Nous marchons jusqu’au centre d’interprétation, orienté histoire des îles, visite de Darwin et écologie.
Ensuite nous continuons sur un sentier dans les bosquets jusqu’à des miradors sur la côte, la vue est époustouflante. On voit un accès à l’océan à partir d’un ponton, il y a déjà une vingtaine de personne qui se baignent, et il n’y a pas l’air d’avoir beaucoup d’espace pour se poser.
On choisit de poursuivre en direction de la plage Baquerizo, à 45 minutes de marche. Le sentier est bien balisé, mais ce ne sont plus des dalles, ce sont des pierres de lave. On saute de roche en roche en suivant les traces d’usure. Ça semble long, mais lorsqu’on arrive sur la plage, on ne regrette pas. À part nous, il n’y a qu’un pélican et quelques otaries. De l’autre côté de la plage, il y a un seul arbre qui permet d’avoir de l’ombre, on s’y installe ravis.
Dans l’eau, il y a des tortues et des iguanes, on va directement nager ! La gopro turbine, il y a tellement à voir. Mauvaise surprise à l’heure du pic-nique, mon sac est rempli de fourmis ! Elles n’ont pas trouvé l’ouverture du sac de sandwiches, mais ont pénétré dans le tuperware avec les crêpes du dessert, déjà tartinées de nutella et dulce de leche. On passe beaucoup de temps à les faire partir.
Une petite dizaine de touristes nous ont rejoint, on est très loin de l’affluence de la haute saison. Il fait très chaud pour le retour, et nos réserves d’eau sont presque épuisées. Nous retrouvons les copains sur la plage Mann que nous avions faite hier. Ils sont avec Léa et Romain, qui arrivent des autres îles de l’archipel. Ils nous donnent leur ressenti, on va encore vivre de belles choses ici d’après eux ! Les filles retournent nager, on les surveille de loin, elles se débrouillent bien. On ne suit pas les copains pour la suite, on sent la fatigue, on préfère rentrer se doucher et dormir.