25/07/2023 => Jour 327
Avant de prendre la route, Zora, Aline et moi allons faire quelques courses dans le village. Léna veut faire de l’école, Maman Blondinette ne laisse pas passer cette occasion. Le guide du routard parlait d’un grand marché le mardi à Pisac, nous ne trouvons rien sur la place principale. Nous allons dans le bâtiment du marché municipal, ça dépayse bien Aline (même si ce n’est pas le grand marché annoncé) !
La route pour sortir de notre spot passe dans les ruelles de Pisac, il n’y a la place que pour une voiture. Heureusement, les gens sont courtois ici, le livreur se dépêche de nous libérer la rue, d’autres voitures font des marches arrières pour nous laisser passer. La route vers Cusco monte lentement mais sûrement, avec quelques ralentisseurs pour bien casser notre élan.
Pisac Cuzco
1h20
29 kms
Il y a quelques sites à visiter aujourd’hui. Je me gare entre les deux premiers, distants de 500 mètres. Il s’agit du bain de l’Inca, Tambomachay, et d’une forteresse, Puka Pukara. Le premier est un petit site, on voit quelques murs, une source canalisée, et des attrape-touristes. On escalade un sentier, il sort du site et nous amène dans un village. Après celui-ci, nous sommes directement au deuxième site, sans devoir passer par la route, et ses minibus qui roulent trop vite.
La forteresse nous montre à nouveau des murs parfaits incas, avec des pierres immenses. Nous rentrons à Coquillette à midi, on mange des restes, trop faim pour rouler et trouver un restaurant. Le dernier site de la journée est Q’enqo, c’est un peu moins intéressant, les incas ont taillé des escaliers et des sièges à même la roche.
Le camping est à quelques minutes, on y trouve une place facilement. On a l’impression que beaucoup des véhicules voisins sont là pour du stockage longue durée, on va être tranquille. Les filles veulent faire des bracelets brésiliens, Aline anime l’activité. Nous sommes sur les hauteurs de Cuzco, à 20 minutes à pied (pour descendre, en montée ça mettra plus de temps ! ).
Nous partons à 17h, nous devons passer à l’agence Trekkinca avant 18h pour régler le solde de notre trek pour le Machu Picchu. La directrice, Claire, nous accueille, son bébé en sac de portage. Nous sommes rassurés, tout a l’air très carré, elle nous montre nos billets pour le site, pour le train, …
Nous retrouvons ensuite Seb, Alex et les filles, nous avons prévu de manger ensemble. Il y a un restaurant à raclette juste en face, avec une excellente réputation. On nous sert 4 sortes de fromages, ce n’est pas de la raclette savoyarde mais c’est tout de même très bon. Il y a de la charcuterie (dont de l’alpaga) et des légumes pour accompagner.
Les Blondinettes jouent bien avec leurs copines, et la discussion est sympa entre adultes, à partager nos expériences de voyage. Nous avons une baie vitrée qui donne sur les lumières de Cusco, on aperçoit un feu d’artifice, apparemment il y a toujours un quartier en fête ici ! On se quitte vers 21h, on décide de remonter en taxi.
Les taxis sont tout petits ici, on se serre à l’arrière. Et on comprend pourquoi : les rues sont minuscules, et pentues à l’extrême. Plus pentues qu’à La Paz, plus étroites qu’à Pisac, c’est mort, je ne pourrais jamais amener le camping-car ici ! Ça fait un peu peur, le taxi doit monter les rues en première, on ne pense pas qu’il y arrivera. Et à certains carrefours, il doit tourner en deux fois, alors qu’il doit faire 3 mètres max en longueur ! Mais il connaît son métier, nous arrivons rapidement au camping.
On va se coucher rapidement, le ventre bien rempli. On entend des sifflets de train, c’est amusant.
26/07/2023 => Jour 328
Nous prenons notre petit déj’ dehors, au soleil. Ce n’est pas arrivé souvent, ça mérite d’être noté. La matinée passe vite, nous descendons dans Cusco pour le repas de midi. Anouck nous emmène au marché San Pedro, pour une fois la halle est bien organisée, avec des panneaux qui indiquent ce qu’on va trouver dans chaque rangée.
Nous y mangeons dans un stand typique, sans table, ce n’est pas très confortable. Par contre, je goûte la tortilla à la banane, c’est original et super bon ! En guise de dessert, nous nous arrêtons dans la rangée jus de fruits, on fait le plein de vitamines.
Nous allons ensuite visiter des musées, histoire, art contemporain, art truc, tout est compris dans notre billet touristique, on le rentabilise à fond. On a l’impression de jouer au bingo. La ville de Cusco est jolie aussi, mais il y a beaucoup de monde. On se fait accoster en permanence par des vendeurs de bijoux, de jouets, de tissage, et même des rabatteurs pour des massages.
Les rues ne sont pas faciles à traverser, les piétons ne sont pas prioritaires ! On avance vers l’aéroport, il y a une statue inca au sommet d’une tour, nous pouvons la visiter aussi avec notre billet. Les filles débordent d’énergie, elles montent la centaine de marche en courant, regardent à peine la vue au sommet, et redescendent. Je les suis, pour laisser le temps à Aline et Anouck de lire les panneaux explicatifs.
Nous passons faire quelques courses, et on découvre une plaine de jeux « payante » (60 centimes d’euro pour nous 5), les Blondinettes sont ravies. Les autres voyageurs nous en avaient parlé, au Pérou c’est dur de trouver des plaines de jeux. En Argentine et au Chili, il y en avait à tous les coins de rue, ça change !
Nous marchons vers une salle de spectacle, il y a une représentation de danse tous les soirs, encore sur notre billet touristique. On arrive 1/4h avant l’ouverture des portes, il y a une file d’attente immense. Au lieu de s’étaler sur le trottoir, elle serpente dans un marché artisanal, bien vu les commerçants ! Heureusement, nous n’attendons pas trop longtemps.
En entrant dans la salle, Zora repère que le premier rang n’est pas utilisé, elle court nous réserver des places. Le spectacle est sympa, il y a une quinzaine de musiciens avec des instruments traditionnels, 6 femmes et 6 hommes réalisent des danses folkloriques de la région, avec des costumes qui changent à chaque danse. Nous sortons de là à 20h15, il fait noir, froid, et faim !
Mais nous ne sommes pas dans un quartier à restaurant, il faut marcher. Arrivés sur la place principale, nous trouvons à manger mais à des prix exorbitants, on avance encore. On trouve finalement un vendeur d’hamburgers et de nuggets, simple mais efficace. Un fois l’estomac rempli, nous trouvons un taxi qui nous ramène tranquillement à Coquillette.
27/07/2023 => Jour 329
Je me réveille malade ce matin. On attribue cela aux expériences culinaires de la veille. Ce mal de ventre me laisse perplexe, je ne sais pas si je dois vomir ou aller aux toilettes.
Nous partons ce matin à pied, visiter le site grandiose de Sacsayhuaman. L’entrée est à 100 mètres du camping. Cette forteresse (ou sanctuaire selon les théories), fait plus de 3000 hectares. Les murs sont composés de pierres immenses, c’est impensable d’avoir réussi à ériger cela de manière aussi parfaite. On suit un parcours sur le site, qui nous permet d’accéder à des miradors pour admirer Cusco.
Les Blondinettes trouvent un rocher tout lisse qui ressemble à un toboggan, elles y jouent un bon moment avec Aline. Nous restons assis dans l’herbe à les regarder, j’essaie de contrôler mes douleurs abdominales, c’est pas vraiment l’endroit idéal pour vomir. Lorsque nous rentrons à Coquillette pour manger, je grignote à peine et vais faire une sieste. Les filles jouent tranquillement pendant qu’Anouck et Aline bouquinent.
Nous partons vers 15h30 visiter le quartier San Blas, c’est un quartier touristique proche du camping. Les ruelles sont étroites, on ne sait pas comment les voitures présentes ont pu arriver là. Anouck part acheter des empanadas pour le soir pendant qu’Aline s’achète un chapeau d’aventurière pour le trek de demain. À 17h, on se retrouve à l’agence Trekkinca pour le briefing avec notre guide.
Nous rencontrons Chloé et Aurélien, professeurs de sports dans la Drôme, qui vont nous accompagner pour le trek. Ils sont en tour du monde pendant 7 mois. Le contact est facile, ça s’annonce bien. Guido, notre guide francophone, arrive à son tour. Il nous présente le trek, les objets à prendre, le parcours que nous allons suivre, et surtout l’horaire du départ. Le rendez-vous est pris à 4h30. Nous récupérons des sacs de sport que nous pouvons charger pour mettre sur les mules.
Nous marchons vers la place principale pour trouver un taxi, on en profite pour faire plus ample connaissance avec Chloé et Aurélien. On va avoir plein de chouettes conversations sur les voyages, ils vont en Bolivie après, et ont déjà visité le Nord Pérou. De retour à Coquillette, on prend vite une douche, tout le monde se régale avec les achats d’Anouck, plus le pain perdu cuisiné par Aline. Sauf moi, mon ventre ne va toujours pas mieux. Une fois les sacs bouclés, au dodo !
28/07/2023 => Jour 330
Cuzco Départ du trek
3h
123 kms
Réveil à 3h45, à 4h30 nous sortons du camping. Un minibus 15 places vient à notre rencontre, Chloé et Aurélien sont déjà à bord, ainsi que notre guide Guido. C’est parti pour 3h de route, dans le noir au début. Nous faisons halte en chemin pour embarquer notre cuisinier Sabino et sa fille Daisy (qui fait équipe avec lui).
Après un bref arrêt au marché pour le pain du petit déjeuner, nous prenons une route de montagne, bien raide et avec beaucoup de virages. Certains arrivent à fermer les yeux, pour moi c’est pas facile, entre mon mal de ventre et Zora qui parle beaucoup. Nous franchissons un col à 4460 mètres d’altitude, ensuite la route descend à grand coup d’épingles. Le chauffeur freine beaucoup, ça nous brasse Léna et moi. Heureusement, je l’avais senti venir, j’avais pris des sacs plastiques. Nous sommes discrets et n’en parlons pas, Chloé et Aurélien ne l’apprendront que plus tard !
Nous arrivons finalement dans un petit hameau perdu près du village de Lares, le reste de notre équipage nous y attend. 3 muletiers, Martin, Tomas et Gilbert, avec 7 mules pour nos affaires. Les cuistots se mettent tout de suite au travail, nous avons droit à un petit déjeuner et surtout une infusion de feuilles de coca, pour l’altitude. Nous goûtons aussi une boisson nommée « 7 semillas » , apparemment ça donne de l’énergie !
1ère journée de trek
6h55
10 kms
Après les présentations, les muletiers commencent à tout empaqueter sur les animaux, pendant qu’on attaque la rando. On marche sur des sentiers étroits, à flanc de montagne. La montée n’est pas très raide, mais elle est constante. Guido marche tranquillement, il s’arrête souvent pour nous donner des explications: les plantes, le quechua, le folklore, la vie à la montagne.
Léna traîne un peu la patte, elle a la nausée. Au bout d’un moment, toutes les mules nous dépassent avec nos bagages, un seul animal reste derrière avec Martin. Quand Guido voit l’état de Léna, il propose à Martin de la faire monter sur … Brocoli ! Léna est ravie, et nous pouvons avancer plus rapidement. Nous passons un col à 4200m, le point culminant de la journée.
La descente est fraîche, il y a du vent et des nuages gris. On descend près d’un petit lac pour grignoter notre snack du matin. Lors de cette pause, Guido nous parle des 50 espèces de maïs et des 4000 sortes de patates au Pérou. Cela est dû aux nombreux micro-climats du pays. On continue à redescendre la montagne, les viscaches nous accompagnent.
On s’arrête pour le repas de midi : notre table nous attend sous une tente. Les plats s’enchainent et nous régalent les papilles (les quantités sont astronomiques). Après une micro-sieste sous la tente, Guido nous fait faire un détour pour admirer une cascade. C’est un paysage plus familier pour nous, un cirque montagneux, une cascade au centre. Zora marche dans la boue, ensuite glisse près de la rivière et mouille son autre chaussure. Il est temps que la journée se termine. Aline n’est pas bien non plus, elle a chopé une tourista.
On se dirige vers le bivouac, l’équipe nous a monté 5 tentes style Decathlon avec les matelas gonflés dedans et les duvets déroulés. Un garçon de 6 ans débarque avec de l’artisanat à vendre, ça nous gêne un peu. Mais finalement il a aussi un ballon de foot, il échange quelques passes avec Guido, Aurélien et Zora.
Pour nous occuper avant le repas du soir, Guido nous apprend le jeu de cartes « Lama » , Zora gagne deux parties de suite. Léna est KO, elle veut dormir. On l’allonge sur un banc pour la faire patienter. La soupe arrive, mais après quelques cuillères, mon ventre râle. Je sens qu’il faut que j’aille dormir, j’emmène donc Léna. Pendant qu’elle se brosse les dents, je vais vomir dans la nature. Et pendant que je brosse les miennes, c’est Anouck qui arrive aussi avec la nausée. Bon, est-ce que mon intoxication alimentaire serait plutôt un petit virus ? Léna prend une tente avec sa maman, je dors avec Zora. Lorsque les autres arrivent 1/2h plus tard, nous sommes au pays des rêves tous les quatre !