13/05/2023 => Jour 254
En rentrant vers notre cabane, Anouck craque pour un ananas et des mangues. Il faut en profiter, c’est de la production locale ! Après le repas, nous faisons un temps calme, pour nous remettre de nos émotions. Vers 17h30, nous repartons en ville, vers Tahai. C’est le site proche positionné à l’ouest, l’idéal pour les couchers de soleil. Nous marchons sous la pluie pour l’aller, mais sur place il ne pleut plus.
La descente du soleil est magnifique, hélas il y a des nuages sur l’horizon, cela se termine donc plus tôt et moins rouge que prévu. Nous revoyons un couple belge rencontré mardi, et une dame d’une soixantaine d’années arrivée dans le même avion. Nous l’avions vue deux-trois fois dans nos déplacements sur l’île. Nous commençons à parler, et je découvre qu’elle est de Grenoble.
Elle nous raconte qu’elle fait ce voyage en solo car ni son compagnon ni ses amies ne veulent l’accompagner, à cause de l’empreinte carbone. Elle accomplit un rêve d’enfant, elle avait un livre qui parlait d’un enfant Rapa Nui, elle s’était promis de venir voir en vrai les images de son livre. Elle a fêté son anniversaire ici, elle s’est offert un tatoo !
On discute en marchant vers notre restaurant. Keka, notre guide, nous a réservé une table. Il y a un spectacle traditionnel qui explique, en musique et danse, la construction d’un moaï. Nous sommes super bien accueillis, nous recevons chacun un jus de goyave. Notre table est juste à côté de la scène, idéal pour les Blondinettes.
Une jeune femme passe à chaque table proposer des peintures traditionnelles sur le visage. Les filles sont ravies ! Les plats sont délicieux, et le spectacle est de bonne qualité. Ils font notamment avancer un grand moaï en bois avec des cordes, comme le veut la tradition orale. Cela permet au moaï de “marcher” . Nous discutons avec le groupe de musique après la représentation. Ils font une “tournée” en Europe en août prochain. Une date au festival de Rouergues à Pont-de-Salars près de Toulouse, une date en Suisse et une dernière en Italie. Nous rentrons dormir heureux de cette belle soirée.
14/05/2023 => Jour 255
Sur Rapa Nui, comme en Belgique, c’est la fête des mères aujourd’hui. Lorsqu’on le dit aux Blondinettes, elles se lancent dans des dessins pour leur maman. Nous partons pour les marchés artisanaux vers 10h30, Anouck flashe sur une jolie robe colorée pour Léna, et nous trouvons un ukulélé pour Zora. Depuis le temps qu’elle en réclamait un. Il ne reste plus qu’à apprendre à en jouer.
Nous allons ensuite à la messe, suivant le conseil de Keka. C’est complètement dépaysant ! Le prêtre a une couronne de plume, la plupart des femmes et quelques hommes ont des couronnes de fleurs. J’ai l’impression que chaque personne qui sait jouer d’un instrument vient avec. Il y a donc une grosse caisse, deux accordéons, et un grand nombre de guitares en tout genre. Tous ceux qui n’ont pas d’instruments frappent dans leurs mains. Les chants sont en Rapa Nui, les gens chantent fort pour couvrir les instruments. Les paroles sont projetées sur le mur avec un vidéoprojecteur.
Le reste de la messe est en espagnol, le curé parle régulièrement des mamans. À la fin, un groupe de jeunes chantent pour elles, un autre groupe joue un air de musique classique avec des instruments à corde. Le curé invite les mamans au centre et leur offre à chacune des bonbons, Anouck y va aussi.
Il est midi, nous rentrons manger à la cabane. Après un temps calme, nous nous motivons pour aller nager à la plage, dernière fois pour ces vacances. À peine sortis, il commence à pleuvoir, on se moque de nous ! Nous allons dans une anse du centre-ville, protégée des vagues. La chance est avec nous, il y a trois tortues qui nagent près du bord. Il ne pleut plus, on se jette à l’eau. Les Blondinettes sont un peu effrayées, notre propriétaire nous ayant dit que les tortues pouvaient mordre. Les filles les voient donc aussi dangereuses que des crocodiles. Maman Blondinette et moi passons beaucoup de temps à les convaincre de mettre leur masque et à nager avec nous.
Quel bonheur de nager si près de ces êtres paisibles et sans doute plus vieux que nous ! En se laissant flotter dans la crique, nous découvrons des bancs de poissons, nous faisons chauffer la gopro pour partager ces merveilleux souvenirs. Nous nous rhabillons ensuite rapidement, il ne fait pas si chaud que ça. Hormis quelques surfeurs au loin, en combinaison, nous sommes les seuls à nager.
C’est l’heure du goûter, on s’arrête dans un café-pâtisserie se réchauffer et se faire plaisir, puis nous rentrons à la maison. Zora s’affaire tout de suite à faire ses bagages, on a beau lui expliquer qu’on aura le temps demain matin, elle est à fond. Nous mangeons tout ce qu’il nous reste dans le frigo, nous ne pourrons pas emporter grand chose dans l’avion. Les filles sont excitées par le départ, l’endormissement est difficile.
15/05/2023 => Jour 256
Dès le réveil, Zora se lance dans les paquetages, ses affaires sont prêtes avant le petit déjeuner. Léna, au contraire, ressort ses jouets pour s’occuper, ce qui énerve sa sœur. Je les emmène finalement toutes les deux au village, pour qu’Anouck puisse tout préparer tranquillement. On grignote les restes un peu avant midi, car à 12h30, Katy, notre hôtesse, nous emmène à l’aéroport.
Elle nous propose de longer la côte une dernière fois. En passant près du port, elle s’arrête brusquement en nous montrant quelque chose vers la mer. On cherche dans l’eau en vain, c’est sur la plage qu’il faut regarder. Une énorme tortue de mer s’y repose. On sort de la voiture pour admirer ce dernier cadeau. On aperçoit aussi notre avion atterrir.
À l’aéroport, nous devons scanner les bagages avant les formalités. On remarque qu’on peut prendre nos bouteilles d’eau, mais pas nos fruits. Bye-bye, avocats, goyaves et mangue. Une personne en fauteuil roulant reste là pour récupérer ce que les touristes laissent, au moins ça ne finit pas à la poubelle !
Dans l’avion, nous sommes de nouveau assis deux par deux, Léna et Anouck sont au premier rang, avec de l’espace pour les jambes, et la tablette déportée comme écran. Cela fait râler la petite Blondinette, pas question de regarder des dessins animés au décollage et à l’atterrissage, les tablettes doivent être rangées ! Et pourquoi Zora elle peut regarder elle ? C’est pas juste ! Le vol est tranquille, chacun hypnotisé par son écran.
À la sortie, il est 21h heure du Chili, mais 19h à Rapa Nui, l’heure de notre repas, donc nous avons faim. Un craquage s’impose, nous faisons notre exception annuelle : un arrêt à McDo. Plein de chauffeurs de taxi attendent la sortie des voyageurs, c’est donc assez facile d’en trouver un qui nous ramène à Coquillette. Il est sympathique et bavard, bonne pioche. Nous retrouvons avec plaisir notre camping-car, même s’il y fait un peu froid. Nous mangeons nos burgers et nous allons coucher, il faut reprendre le rythme, il est déjà 22h30 ici.
16/05/2023 => Jour 257
Décalage horaire oblige, nous nous levons bien tard. Une fois le petit déjeuner expédié, nous prenons le temps de ranger tous les sacs et de remplir le réservoir d’eau. Cette fois-ci, les douches sont chaudes, on en profite.
Nous voulons rouler vers le nord, de grosses journées de route nous attendent. Nous passons donc faire les courses pour remplir le frigo, nous n’avions plus rien ! Nous mangeons sur le parking, puis Anouck emmènent les filles dans le supermarché. Il est presque l’heure du goûter lorsqu’enfin nous entrons sur l’autoroute.
Santiago La Ballena
2h25
190 kms
Les paysages ne sont pas grandioses, c’est assez sec. À la brume de pollution succèdent les nuages gris de pluie. Le GPS nous embrouille un peu, il veut nous faire sauter de l’autoroute directement au spot. Le temps de réaliser cela, j’ai louper la bonne sortie, ça nous fait faire un détour d’une vingtaine de kilomètres.
Lorsque je quitte l’autoroute, il est 18h20 et il fait noir. Anouck m’indique un chemin en ripio, je ne me méfie pas et le prends un peu vite. Gros tangage de Coquillette, et le verrou du meuble à vaisselle lâche une nouvelle fois. Heureusement, cette fois il n’y a qu’une tasse de cassée. Je poursuis la route prudemment, et nous nous garons en bord de plage, de nouveau face au Pacifique. Je prépare des crêpes, on les dévore pour nous remettre de nos émotions. Difficile de s’endormir ce soir, on a encore les deux heures de décalage dans notre corps.
17/05/2023 => Jour 258
La Ballena Punta de Choros
8h10
410 kms
Grosse journée de route aujourd’hui. Nous sommes sur la 5, une autoroute très vallonnée, je prends de l’élan dans les longues descentes pour attaquer les montées, que je termine souvent en troisième à 50km/h. Nous sommes clairement dans le désert, terre aride, avec des cactus et très peu d’habitations. Ça change de la végétation luxuriante de la carretera austral !
Nous longeons l’océan, nous avons très souvent la vue sur les baies, les vagues, nous ne nous lassons pas ! Une pause sur un parking pas sexy à midi, une courte pause essence au goûter, c’est long. Les Blondinettes ont des passages plus difficiles, Anouck doit faire des allers-retours derrière pour sortir des activités ou régler des conflits.
Nous avons envoyé un message pour réserver une excursion demain : une sortie en bateau pour voir les manchots de Humboldt. Nous aurons la réponse à 21h s’il y a une sortie validée. Anouck décèle au milieu d’une baie des jets d’eau, on pense que c’est des baleines qui soufflent par leur évent. Quel œil cette Maman Blondinette !
En Argentine, quand on voulait dormir près de la plage, on roulait vers l’Est. Ici, on roule vers le soleil couchant. Et comme nous sommes en automne, il se couche tôt ! Dès la sortie de l’autoroute, je l’ai bien en face. Il y a plein de panneaux qui indiquent la traversée possible d’animaux sauvages. Je roule prudemment, et brusquement j’en vois un.
Je m’arrête, ce sont des renards gris. C’est surprenant, dès que je suis à l’arrêt, d’autres renards arrivent. Il doit y avoir des gens qui les nourrissent. Les filles se détachent pour les observer, Anouck prend plein de photos. Nous continuons jusqu’à l’océan. Nous essayons le premier spot vers la plage, un peu inquiets de rouler sur un sentier de sable. Ça passe facilement pour Coquillette, mais au bout, il y a une maison en construction. Ça doit être privé, nous faisons demi-tour.
Tout le long de la côte, chaque chemin mène à une maison. On continue vers le village suivant, il y a un spot près du phare. Le GPS indique une route à gauche avant l’entrée de l’agglomération. Trop de sable, je préfère rester sur le bitume. Ah ben zut, toutes les routes du village sont en sable. Bon, on avance comme on peut. Le sol est dur sous les 2-3 centimètres de sable.
On s’éloigne du village vers le phare, dans un labyrinthe de chemins qui se croisent dans tous les sens. Il n’y a pas d’emplacement plat pour se garer, on choisit finalement de rester dans un sentier. La vue sur les îlots et le village, avec le soleil rougeoyant sur l’horizon, c’est splendide. On reçoit le message de l’agence, l’excursion ne se fera pas, demain on retourne vers l’autoroute.
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Chouette ces journées sur l’île de Pâques