21/06/2023 => Jour 293
Il n’a pas fait trop froid cette nuit. Par contre, Anouck et moi dormons mal, enfermés dans notre pile de couvertures. Le petit déj’ est prévu à 7h15, Anouck et les filles s’installent à table pendant que je termine le paquetage. Elles m’appellent, Janet arrive avec un gâteau !
Et oui, j’ai 41 ans aujourd’hui 🥳! Pour la première fois, je le fête le premier jour de l’hiver ! Maman Blondinette avait arrangé le coup par message avant le départ. C’est un gâteau maison, encore chaud, avec deux allumettes en guise de bougies 🎂. Il s’avère très bon, ça ressemble un peu à de la pâte à crêpes sucrée, mais sur 3-4cm d’épaisseur et fourré au dulce de leche.
Une fois la voiture chargée, nous commençons par une lagune gelée comme échauffement. Janet nous prévient de ne pas toucher la glace. 100 mètres plus loin, nous voyons un autre groupe de touristes en train de déballer les sacs sur le toit, un frimeur a traversé la glace et doit se changer 🙊. Nous apercevons un troupeau de Suris (les autruches locales).
Nous partons en direction du désert de Dali. On l’appelle comme cela car le décor ressemble aux arrière-plans des tableaux du peintre surréaliste. Volcans colorés, désert de sable et pierres parsemées (jusqu’à 35 mètres de haut). Je sors le drone, je le fais voler 3km entre le mirador et les premières roches. J’en profite aussi pour prendre des photos de groupe, pour une fois que Richard sort de la voiture.
L’étape suivante, c’est la lagune verte. Elle est au pied du volcan Licancabur que nous admirions déjà du côté chilien. Cette lagune a cette couleur à cause de l’arsenic, il n’y a donc aucune vie ici, à part les touristes ! La vue est à couper le souffle. Il y a beaucoup de vent, et c’est tant mieux, c’est grâce à cela que le poison se mélange à l’eau pour obtenir cette belle couleur.
Nous sommes au bout du parc, nous faisons donc demi-tour, et nous allons jusqu’à des thermes. On commence par manger dans une salle, Janet et Richard m’offrent une bouteille de vin rouge. Je la partage avec eux, pour une fois ils mangent à notre table. Léna perd sa dent en plein milieu du repas, heureusement Zora lui fait remarquer. Elle pensait que c’était un os de poulet et l’avait reposé dans son assiette, à côté du riz !
Après le repas, nous allons nous mettre en maillot. Il y a deux bassins extérieurs, un à 32°C et l’autre à 38°C. Nous commençons par le moins chaud. Nous sommes dans l’eau en même temps que les francophones d’hier soir, on échange les bons plans. Au bout d’un moment, on bascule dans l’autre bassin. Les paysages autour de nous sont fantastiques, l’eau se déverse vers une lagune, et nous sommes cernés de volcans. Les groupes de touristes partent peu à peu, nous sommes les derniers à barboter au soleil.
L’étape suivante, c’est les geysers. Janet nous prévient, ce n’est pas des vrais geysers, mais des bassines de boue bouillonnantes. Ça reste super impressionnant. Les roches sont colorées, les bulles sont bien grosses, et surtout, le bruit de la vapeur qui sort de terre ! On a l’impression d’être dans un aéroport. Les températures des bassines varient entre 100 et 360°C, la fumée qui sort de l’endroit le plus chaud nous crée un environnement mystique.
La route reprend vers la laguna colorada. J’apprends que « colorada » veut dire rouge et pas colorée, je me coucherai moins bête. On se promène le long de l’eau, le soleil baisse sur l’horizon, il fait bien froid. Mais la vue nous réchauffe, le lac est rouge grâce aux algues. Celles-ci servent de nourriture aux flamants roses, il y en a des centaines. Pourtant, Janet nous explique que la majorité a déjà migré plus au nord, en Équateur jusqu’au Guatemala.
Le logement est près de la lagune, on y est vers 17h30. De nouveau, l’électricité est rationnée, de 18h à 21h. On a une chambre 6 lits, mais on reste au réfectoire, collé à la cuisine, il y fait meilleur. On nous sert des boissons chaudes, on joue aux cartes en attendant le repas. Celui-ci est composé de soupe et de pâtes sauce tomate-oignons. Quand Janet vient faire le point pour la journée du lendemain, elle nous donne 4 bouteilles de soda remplies d’eau brûlante. Ces bouillottes artisanales nous seront bien utiles pour nous endormir, en plus de nos nombreuses couches !
22/06/2023 => Jour 294
On se lève encore plus tôt ce matin, le petit déj’ nous attend à 6h45 pour un départ à 7h30. Ils nous servent des pancakes, ça fait trop plaisir. Nous allons admirer la lagune colorada par un autre angle de vue, on ne voit presque plus de flamants, apparemment ils se regroupent pour la nuit, pour se tenir chaud.
Nous roulons vers le nord, et nous découvrons le site de l’arbre de pierre. Ce rocher étroit à la base et très large au sommet porte bien son nom. Il y a d’autres blocs rocheux autour, Janet emmène mes chéries les escalader pendant que je fais voler le drone.
La suite de la route… c’est pas une route. Richard roule dans le désert sableux de Siloli, il y a de nombreuses traces dans tous les sens, je ne sais pas comment il choisit son chemin. Nous suivons la route des joyaux, avec ses jolies lagunes et les volcans tout autour. Le 4×4 rejoint la route internationale Uyuni (Bolivie) – Calama (Chili). Comment est-ce possible, c’est une piste caillouteuse !
La lagune noire se trouve de l’autre côté de la route, on croise des roches bizarres, en forme de champignons. Elles sont envahies par la plante millénaire (llareta), qui ne pousse que de 2 mm par an et qu’on ne trouve qu’à une altitude d’environ 4000 m. Ensuite on voit ce lac noir, ce sont des algues qui donnent cette couleur. Des oiseaux noirs y barbotent, ils sont appelés « sorcière » . On mange un hachis parmentier dans un local à proximité, notre dernier repas de l’excursion.
Richard reprend la route internationale, et nous faisons halte à San Cristobal. Ce village a des bâtiments très récents, les japonais ont acheté une mine d’argent dans les environs et ont fait déplacer le village. La route jusqu’à Uyuni est longue, et il nous reste une étape, le cimetière de trains. C’est à l’entrée de la ville, une grosse dizaine de locomotives toutes rouillées, elles se sont arrêtées dans les années 60. Ce sont des modèles européens vendus en seconde main après l’arrivée de nouvelles technologies. Des balançoires ont été fixées à certains wagons, au grand plaisir des filles.
Mais on ne reste pas longtemps, il faut encore rentrer à Tupiza. Richard nous dépose au terminal de bus, il nous dit au revoir, il repart le lendemain d’ici pour une nouvelle expédition. Janet nous a réservé un rapidito, un van 9 places qui fait les allers-retours Uyuni-Tupiza. Le temps qu’on s’installe, le chauffeur essaye de compléter son bus, sans succès.
La circulation en ville est effrayante, il n’y a pas l’air d’avoir de priorité aux carrefours. Léna demande pourquoi il roule si lentement si c’est un rapidito. Une fois sorti de la ville, il est à 130km/h sur la route, il demande si ça convient à la Blondinette 😅 ! Il parvient dans un petit village à charger deux dames, on est bien serrés. Anouck doit gérer les deux filles, à court de batterie pour les tablettes.
Je découvre la route, avec de nombreuses descentes sinueuses, je me dis que je devrai les faire dans l’autre sens avec Coquillette, ça va chauffer ! Il fait nuit depuis 1h quand on arrive vers 19h15 à l’endroit où nous attend Coquillette. On dit au revoir à Janet et on va réchauffer les restes qui traînent au frigo. On entend que ça parle français près du camping-car, mais ça sera pour demain, aujourd’hui on se repose !
23/06/2023 => Jour 295
Que ça fait du bien de dormir dans Coquillette ! On retrouve nos repères le matin, on donne notre linge à laver à Mario, on range nos affaires. Nous rencontrons Thierry et Solène, avec leurs deux filles Zélie et Siloé, plus grandes que les nôtres. Ils voyagent en sac à dos, c’est la fin pour eux, après l’Asie et l’Océanie, ils terminent par le Pérou et la Bolivie. Ils ont fait le trek de Llares avec nos copains Les p’tits coquins, pour visiter le Machu Picchu.
On prend rendez-vous pour le soir, le frigo est vide pour cuisiner ce midi. On prend une douche chaude puis nous allons en ville. Pour manger pas cher en Bolivie, il faut prendre un « Almuerzo », le menu du jour. Pour moins de 3€, tu as soupe, plat et fruit. Les filles ne sont pas tentées, elles prennent des empanadas, pour changer ! La soupe est aux flocons d’avoine, le plat c’est des morceaux d’agneau très très gras.
Le ventre bien rempli, on attaque les courses. Fini les supermarchés, on fait 7 stands pour trouver tout ce qu’on veut. On rentre bien chargés à Coquillette. Les Blondinettes s’installent à l’ombre avec Lego, Playmo et Barbies, et invitent Siloé à jouer avec elles. Une fois les jeux bien testés, elles se lancent à l’aventure. Elles vont ramasser du bois pour faire un feu de camp.
Le feu est prêt à 18h, et comme elles insistent, on interrompt nos activités pour craquer l’allumette. Anouck prépare des super pizzas, on ouvre des bières et on raconte nos aventures. Les nouveaux copains viennent de Roman-sur-Isère, au pied du Vercors ! Ils ont amenés des chamallows à faire griller, les filles sont ravies ! Après une chouette soirée de partage, nous allons dormir.
24/06/2023 => Jour 296
Ce matin, on prépare Coquillette. Nous retournons à Uyuni, et il y a de la route ! On récupère notre linge, ensuite il faut faire le plein d’eau. J’essaye de démarrer Coquillette pour m’approcher du robinet, mais c’est un échec 😭. La batterie n’a pas assez de puissance. Heureusement Mario accepte de venir avec sa petite voiture brancher les câbles, ça démarre tout de suite 🥳. Il ne devait pas manquer beaucoup. On remplit le réservoir d’eau, puis on décolle.
Comme prévu, ça monte fort, durant les 40 premiers kilomètres, on passe de 2800 à 4200m d’altitude. Coquillette chauffe rapidement, j’en arrive à rouler à 20km/h pour l’épargner. Ça semble long ! Avant d’arriver sur le plateau d’Uyuni, il y a encore 100km de montée/descente, les freins aussi sont sollicités ! Les paysages sont jolis, Anouck a le temps de prendre des photos.
À Uyuni, on trouve une pompe à essence qui accepte de nous ravitailler (ce n’est pas évident partout !), ensuite direction le désert de sel. Nous sommes prévenus, avant de rouler dans le salar, il faut graisser le fond de caisse, pour éviter les dégâts du sel. Nous avons une adresse juste à l’entrée du désert. Arrivés sur place, on apprend qu’il a déménagé, et qu’il faut revenir à Uyuni, à 20km et 5 bolivianos de péage, pour trouver un endroit où faire cela. Zut.
Le premier lieu que je trouve fait aussi carwash. C’est ahurissant le nombre de litres d’eau qu’ils utilisent, au moins t’es bien propre après. Le « fumigado » , comme ils appellent ça, est rapide. Coquillette dégouline d’huile. Ça y est, on peut y aller. Nous voici dans le salar. J’avais peur de perdre la piste, mais la trace est bien visible. Anouck et moi jubilons 🤩.
Assez rapidement, on arrive au monument du Dakar, et à la place aux drapeaux. On prend quelques photos, puis on s’éloigne. Le soleil est déjà bas sur l’horizon, on décide de dormir au milieu de nul part, on avancera demain. Le ciel nous offre des couleurs magnifiques. Je me gare pas trop loin de la piste, nous sommes rassurés, le sol semble dur. C’est le grand risque ici, de s’enfoncer dans le sel.
Un 4×4 se gare près de nous, je m’imagine déjà nous faire interdire le droit de dormir là. Mais non, c’est un Chilien qui nous souhaite de bien en profiter. On se calfeutre pour la nuit, on sait que les températures vont être bien froides. On entend deux voitures en soirée, sinon c’est le silence absolu 🥰.
Comments (2)
Wahou magnifiques ces paysages. Ça doit faire drôle de rouler dans le sel…
C’était une expérience extraordinaire, un des points forts de notre voyage ! Tu perds la notion des distances, l’horizon est plat autour de toi, sur des centaines de kilomètres !