14/07/2023 => Jour 316
Nous partons sur l’île du soleil, sur le lac Titicaca. Nous avions réservé un taxi pour 8h15. Il arrive avec 1/4h d’avance, toutes les dents ne sont pas brossées, la vaisselle n’est pas faite. On se dépêche et direction le port. Un marin nous accoste, on accepte son prix car les Blondinettes ne payent pas. Le départ est prévu à 9h, mais il veut remplir son bateau, on part à 9h20 sans une place de libre.
Malgré la taille du bateau, c’est un petit moteur de hors-bord qui nous pousse, autant vous dire que ça n’avance pas. On occupe les filles comme on peut, Uno, 1000 bornes, magazines… Nous débarquons au nord de l’île après 1h40 de trajet.
Challapampa Uyami
4h30
11 kms
La rando commence le long de la plage à l’eau cristalline, où des cochons se prélassent sur le sable. Ensuite le sentier monte à flanc de montagne après avoir payé notre taxe d’entrée à la communauté. Très vite un homme nous rattrape et commence à nous parler des plantes dans les champs, de celles qui soignent le mal de l’altitude, etc. Anouck l’interroge sur ses intentions : il s’agit en fait d’un guide qui veut nous vendre ses services pour la journée. On décline son offre et on continue notre promenade vers le nord, dans un premier temps, pour voir des ruines. D’abord une table de sacrifice, ensuite un ancien village qui fait un peu labyrinthe, Léna s’amuse à explorer tous les passages. Nous prenons notre pic-nique un peu plus loin. De là, nous voyons des gros groupes de touristes emmenés par des guides. J’ai un peu peur qu’ils suivent le même trajet que nous (vers le Sud de l’île), mais comme nous le diront plusieurs Boliviens plus tard, les sud-Américains n’aiment pas marcher. Ces groupes retourneront au bateau qui les attend pas très loin.
Nous attaquons le gros de la randonnée : un chemin qui passe par tous les sommets de l’île. Chaque montée en cache une autre, et nous oscillons entre 3900 et 4100 mètres d’altitude. Nous ne sommes pas tous égaux face à l’adversité, Zora parle sans cesse pendant les 4h30 de marche. L’avantage de ce tracé, c’est qu’on a une vue magnifique sur les deux côtes Est-Ouest. D’un côté le Pérou, de l’autre des sommets enneigés.
Nous arrivons au moment du goûter dans le village d’Uyami, la plus grosse agglomération de l’île de 14 km². Pas de voiture ici, on se déplace à pied et on utilise les ânes et les lamas en guise de porteur. On se faufile dans les ruelles et on trouve notre AirBnb. Deux chambres avec lit double, et une terrasse avec une vue merveilleuse sur le lac.
On se repose un peu, puis on part à la recherche d’un restaurant. Pas très loin, on voit une pancarte : Soupe de quinoa, truite, pizza et milanesa. Ça semble parfait, un homme nous dit que ça ouvre 20 minutes plus tard. On se promène un peu, mais les filles râlent, elles en ont marre de marcher. Lorsqu’on revient, il commence à faire noir.
La patronne nous dit qu’il n’y a pas de truite, Anouck est déçue, c’est un plat réputé de l’île. Par contre, il y a bien de la soupe de quinoa. On pensait en avoir à tous les repas, c’est la première fois depuis notre entrée en Bolivie, il y a un mois, qu’on en voit ! Les filles se partagent une pizza, mais on sent que ce n’est pas vraiment maison. Heureusement, mon escalope milanaise et ses accompagnements aide à remplir tous les estomacs.
Il fait vraiment froid, on rentre vite se mettre sous les couettes, les filles dorment avant 20h, et je tombe rapidement aussi. Anouck veille un peu, mais il fait froid hors des couvertures.
15/07/2023 => Jour 317
Le petit déjeuner est compris dans le prix de la chambre. Comme on est tous réveillés tôt, on y est à l’ouverture, à 7h30. Notre hôte nous sert des œufs sur le plat, du pain avec confiture, une assiette de fruits frais et une boisson chaude. Nous allons ensuite sur la terrasse prendre les premiers rayons de soleil. Un défilé d’ânes passent sous nos pieds, sans doute pour accueillir le premier bateau.
Nous descendons au port, en passant devant la source de l’Inca, qui permet de rester jeune. On évite, pas envie de tourista inca. Le port est désert, les premiers bateaux partent à 10h30. Il va falloir attendre 1h30, ça va être long. Un marin nous aborde, il veut bien partir maintenant, une famille a payé pour ce transport privé. Si on complète son bateau, c’est jackpot pour lui.
Seulement les personnes qui ont réservé sont en train de marcher vers le temple du soleil, plus au sud. Nous voilà donc partis en bateau pour atteindre ces ruines, et on les visite en attendant que les autres passagers arrivent. Il se dégage une belle énergie de cette jolie ruine! Le bateau quitte finalement le port vers 10h20, et il n’avance pas beaucoup plus vite qu’à l’aller. La famille qui nous accompagne, un papa et ses deux grandes filles, viennent de Cochabamba.
Le capitaine vient faire la discussion, je retiens que le nom Titicaca vient du Quechua : Puma de pierre, car sa forme peut rappeler un puma. On arrive au port à 11h20, on hésite un peu puis on décide de manger tout de suite, le petit déj’ ne nous a pas vraiment calé. Nous prenons trois truites pour compenser l’échec d’hier. C’est délicieux, même si ils nous la servent avec tête et queue. Elles sont saumonées, Anouck a une sauce à l’ail et les deux autres sont grillées.
Satisfaits, nous rentrons à pied jusqu’au camping. On prend le temps de se préparer, puis on se dirige vers la douane. C’est un peu le bazar, il n’y a pas de parking, et des stands de marchandises un peu partout dans la rue. Je me gare face à la barrière de la douane bolivienne, ça n’a l’air de choquer personne. Malgré les craintes qu’on avait sur l’absence de tampon d’entrée dans le passeport, les formalités sont rapides.
Le douanier nous ouvre la barrière, on avance de 300 mètres jusqu’à la barrière du Pérou. Anouck en profite pour changer nos derniers bolivianos contre des sols péruviens. La douane péruvienne est plutôt sympa aussi, l’agent qui vient vérifier notre véhicule a un camping-car aussi, il ouvre les placards mais sans fouiller, il est jaloux de notre four.
Il nous donne juste 3 conseils. Premièrement de graisser mon marche-pied avant d’avoir des problèmes, deuxièmement de contracter rapidement une assurance pour Coquillette, et finalement de ne pas circuler le 19 juillet, jour de manifestation nationale.
Nous avançons dans le village frontalier, et je recharge la carte sim péruvienne offerte par un détour sur la terre. Ok, on a internet. Ensuite, je contacte par Whatsapp une courtière en assurance, conseillée par de nombreux voyageurs. En peu de temps, notre véhicule est assuré. Il ne reste plus qu’à payer.
Mais l’unique distributeur de la ville est cassé, et je ne peux pas faire de virement directement depuis ma carte Visa. Anouck me trouve finalement la solution, je vais convertir 30€ dans un bureau de change, ça me permet d’effectuer le payement. Ça aura pris un peu de temps toutes ces démarches, on ne va pas rouler beaucoup aujourd’hui.
Maman Blondinette nous emmène sur une plage du Titicaca, à côté de vestige Inca, des marches et des gradins taillés dans la roche. L’endroit est très beau, on en profite vite avant que le soleil ne se couche. On a encore pris une heure de décalage horaire, les filles vont coucher à 19h00 nouvelle heure, et on ne va pas coucher tard non plus !
16/07/2023 => Jour 318
Satané décalage horaire ! Les filles se lèvent super tôt, enfin, à l’heure normale bolivienne. Anouck a lu dans un guide que dans un prochain village, le dimanche, c’est jour de marché. C’est notre objectif.
En chemin, nous apercevons une jolie église sur une colline. Je me gare à l’entrée du village, les Blondinettes partent explorer une plaine de jeux pendant qu’Anouck et moi allons admirer l’église. Il y a beaucoup de gens à l’entrée, tous habillés de noir. Mais ils n’ont pas l’air triste, et portent des pompons colorés à la main. J’aurais bien aimé savoir ce qu’ils célébraient.
Nous entrons ensuite dans le village de July. On se gare sur la place principale. Ce n’est pas un marché qui nous attend, mais un défilé. Fanfare, drapeaux, tribune d’honneur, un officiel qui parle au micro pendant au moins une heure. Je pars en expédition pour reprendre de l’argent, pendant qu’Anouck et les filles admirent les beaux uniformes. Je reviens pour le lever au drapeau.
Nous allons vers le marché municipal, nous espérons y trouver un espace restauration comme en Bolivie. On doit être trop tôt, tous les stands sont fermés. On achète du pain, du fromage et du miel, les péruviennes sont en admiration devant nos Blondinettes. Nous recevons des fruits gratuits à une marchande, qui voulait juste voir les filles de plus près.
En revenant vers Coquillette, on choisit un chifa pour manger : ce sont les restaurants créés par des personnes issues de l’immigration chinoise au Pérou. Ce n’est pas de la nourriture péruvienne, mais ce n’est plus asiatique non plus. Ça nous plaît beaucoup à Anouck et moi, un peu moins aux filles.
Je fais mon premier plein au Pérou, quel bonheur : ils servent dans le réservoir, je paye par carte, et ce n’est pas cher (1€ le litre). Nous allons jusqu’à la ville suivante, Ilave. La laverie est apparemment ouverte le dimanche. On s’engage dans une rue, mais on sent que ça va devenir compliqué avec Coquillette. Je fais demi-tour et je me gare où c’est bien large.
Je vais à la laverie avec un sac à dos, pendant que les filles écoutent des histoires. On a bien fait de reculer avec le camping-car, le dédale de ruelles qui suit aurait été impraticable. Il y a des stands partout pour acheter des habits de cholitas, il doit y en avoir 50, comment elles font pour choisir 🤔 ?
La laverie est ouverte, elle est couplée à un cyber-café. Derrière le comptoir, il y a une salle avec une trentaine de PC gamer, avec les chaises, les grands écrans, les claviers, les casques… Toute ma jeunesse ! Je vois plein d’adolescents et de jeunes adultes jouer. Le patron prend le linge et me donne rendez-vous à 18h.
Je reviens près de mes chéries, elles regardent un dessin animé de circonstance, Pachamama. Avec Anouck, on réserve un tour sur les îles flottantes du lac pour demain. Notre contact nous dit qu’on peut dormir dans son port privé ce soir. Une fois le linge récupéré, nous décollons.
Mais avec ce décalage horaire, à 18h, il fait nuit. La conduite n’est pas agréable, je ne vois pas l’état de la route, les ralentisseurs, et il y a beaucoup de circulation. On décide donc de s’arrêter en route, on fera le reste demain. On dort derrière un commissariat, après que j’aie été demander la permission. Ce ne sera pas la nuit la plus calme du voyage, mais à priori nous sommes en sécurité.