11/07/2023 => Jour 313
La Paz vaut la peine d’être vue, surtout d’en haut. Maman Blondinette et moi sommes finalement heureux d’être venus jusqu’ici, malgré nos appréhensions.
Ce matin, nous prenons 3 téléphériques différents pour aller au centre-ville. Le premier nous emmène sur les hauteurs de La Paz, la montée est super raide, c’est impressionnant. Le second est presque à plat, il longe le sommet de la cuvette. À nos pieds, on voit des échoppes dans toutes les rues, les voitures se frayent difficilement un chemin entre les stands qui débordent largement du trottoir. Le troisième téléphérique redescend dans La Paz.
On passe au-dessus d’un quartier très coloré : Chualluma, et on aperçoit le cimetière très fleuri. Il nous reste 20 minutes à pied pour découvrir notre destination : le marché aux sorcières. Il est célèbre pour ses fœtus de lama séchés. La tradition dit qu’il faut en placer un dans les fondations des nouvelles constructions pour porter chance. C’est quand même très bizarre à voir. Il y en a qui sont déjà tout blanc de laine, à notre avis ce sont des bébés qui ont vu le jour.
La suite de la promenade passe par des quartiers plus touristiques, très colorés, avec beaucoup de magasins d’artisanat « made in China » (c’est mon point de vue). On arrive sur un grand boulevard, avec une circulation chaotique. À priori j’y passerai avec Coquillette cet après-midi, faudra être détendu ! Mon œil est attiré par des pains au chocolat. Il s’agit d’une boulangerie française, on craque et on achète le petit déj’ pour demain.
Anouck me dit qu’on n’a pas visité l’Alliance Française, je regarde, on est à 300m ! Sur le chemin, les Blondinettes se cotisent pour acheter une nouvelle poupée barbie, elles sont toutes excitées ! Devant le bâtiment de l’Alliance, il y a une pâtisserie « Chez Marcel », avec une décoration trop jolie, des cadres de célébrités françaises, des coupures de journaux, …
Mais surtout, des pains au chocolat aux amandes, le péché mignon d’Anouck. On re-craque, éclairs au chocolat et viennoiseries, ce sera pour le dessert de ce midi. La bibliothèque de l’Alliance Française n’ouvre que l’après-midi, c’est plus scolaire et moins conviviale que dans les autres villes. Tant pis, on continue.
Anouck a eu un flash hier soir, un resto à ne pas louper, et il est dans La Paz. Nous y arrivons tôt, il est 11h35. La porte est fermée mais c’est sensé ouvrir à la demi. On admire la façade en attendant, un gigantesque dragon sur une maison de type irlandaise. Ça ouvre quelques minutes plus tard, nous entrons dans un bâtiment à deux étages, avec chacun son univers. Au rez-de-chaussée c’est le Seigneur des Anneaux, au premier c’est Harry Potter. Tout est décoré, et c’est vraiment bien fait.
On s’installe à Poudlard, on essaye des capes de sorcier et des balais, on admire tous les détails qui nous rappellent les livres. Après le repas, c’est un classique bolivien, soupe et viande plus accompagnements. En dessert, on a droit à une espèce de gelée verte, ça goûte les bonbons en forme de nounours. C’est pas terrible, on ne termine pas.
On remonte vers le parking, c’est l’immense montée que je me suis déjà tapée hier en cherchant des dollars. On mange notre dessert à Coquillette et les filles présentent leur nouvelle barbie à toutes celles qui voyagent avec nous.
Nous préparons Coquillette, je demande au gardien pour charger notre citerne d’eau. Il appelle son patron qui veut nous faire payer, 2€ pour 100L, j’accepte en sympathisant, je lui montre l’intérieur du camping-car. Au moment de payer, il m’offre l’eau, donc je lui offre l’équivalent en pourboire. Pendant ce temps, Anouck va avec Zora à la piscine, super, ils ont retrouvé sa boucle d’oreille, Zora est heureuse. 🥳
La Paz Tambillo
1h50
60 kms
Concentration, je démarre … et je m’engouffre dans une ruelle qui semble être un sens interdit ! Grosse tension, les voitures que je croise me font des appels de phare, je galère à faire demi-tour en côte. Je reprends la route dans le bon sens. Le trajet passe à l’autre extrémité de mon sens interdit, et bien non, c’était bien à double sens, c’était juste étroit. 🤯
Le GPS nous invite à prendre les petites rues pour monter directement sur les hauteurs, mais on ne le sent pas. On descend donc vers le centre, on prend l’avenue principale avec des feux partout, et des taxis/minibus qui s’arrêtent n’importe où. L’avenue se transforme en autoroute 3 bandes, c’est un détour pour sortir de la ville mais la pente est plus douce. Et surtout je suis sur d’avoir la place de passer.
Arrivés en haut, c’est reparti pour les bouchons et les taxis qui déboîtent sans prévenir, mais on s’en sort et on quitte La Paz et sa banlieue. On avance vers notre prochaine destination, mais après ces 3 jours en ville, on veut dormir en sauvage, sans bruit. C’est un peu injuste de dire cela, on a eu plusieurs réveils nocturnes ces dernières nuits, et il y avait très peu de bruit entre 23h et 6h, pour une ville de cette taille.
Anouck nous trouve un petit chemin de ripio qui grimpe sur une colline. Nous sommes à 4080 mètres d’altitude. De là, on a une vue extraordinaire : la partie haute de La Paz, qui s’illumine à la nuit tombée. La cordillère royale, avec ses sommets entre 5000 et 6462m, tous couverts de neige. Et de l’autre côté, le lac Titicaca. Ce n’est au départ qu’une ligne brumeuse à l’horizon. Mais quand le soleil se couche, tout orangé, on peut vraiment distinguer le lac. C’est une image forte pour nous, derrière il y a le Pérou. Même si on a vraiment apprécié tout notre voyage, le point de départ de notre rêve se trouve là-bas ! 🤩
12/07/2023 => Jour 314
Tambillo Tiwanaku
15 minutes
17 kms
C’est pourtant une journée qui avait bien commencé. On quitte notre spot à 8h30, avec Coquillette qui démarre comme un charme, malgré le froid et l’altitude. Nous allons visiter Tiwanaku, un site archéologique à proximité du lac Titicaca. Il y a plein de mystères comme sur Rapa Nui.
Des roches énormes ont été utilisées pour construire des temples en forme de pyramide à 7 étages. Elles ont été extraites d’un volcan au Pérou, de l’autre côté du lac. Comment ont-ils réussi à les transporter, par bateau sur le lac, et ensuite sur terre, alors qu’ils ne maîtrisaient pas la roue ni les animaux de trait ? Les ruines datent de 500 à 1500 AC. Certaines parties ont été restaurées, c’est un peu grossier, on voit le ciment entre les roches. Mais ça donne une impression de grandeur !
Ils avaient des temples à moitié enterré, avec des visages sculptés sur les murs. Il y a une porte du soleil, qui leur a permis de calculer qu’une année faisait 365 jours. Il y a aussi quelques statues qui font un peu penser aux Moaï. La plus grande n’est pas sur le site mais abritée dans le musée juste à côté. On reprend Coquillette pour quelques centaines de mètres pour visiter le temple de lune, bien moins restauré.
Après cette matinée de découverte, nous mangeons dans le village, un traditionnel almuerzo. Maintenant, direction Copacabana, et les rives du lac Titicaca. Il faut hélas remonter jusqu’à la banlieue de La Paz, avec sa circulation, ses feux, ses ralentisseurs et ses taxis.
Tiwanaku Chilaya
4h
119 kms
On prend un route traverse pour relier les deux routes nationales qu’il faut emprunter. La route est très mauvaise, et au milieu, je vois un passage à gué, ou un petit pont pour éviter de rouler dans l’eau. Un minibus prend le pont, je décide de le suivre, même si Anouck me dit le contraire. J’y vais beaucoup trop vite, le pont est assez large, mais je ne le prends pas dans le bon angle, je touche un baril rempli de pierre à l’entrée. Je réagis mal et continue, je m’arrête seulement après le pont.
J’ai détruit 3 parties de la robe de Coquillette. 😱 Une qui protège une soute de stockage, celle du marche-pied et une troisième moins importante. Je suis en rage contre moi-même 🤬, Anouck aussi, il faut du temps avant qu’on se calme. En attendant, des voitures passent et écrasent les pièces au sol. Anouck les ramasse, moi je n’y crois pas, j’ai vraiment foiré.
On finit par rouler jusqu’à la route nationale, je sais qu’il y a plein de petits garages sur cette voie. J’en essaye un au hasard, qui me conseille son voisin. Je suis accueilli par deux gars, plutôt spécialistes des plaquettes de frein. Ils décident de quand même m’aider. Ils refixent la troisième partie, la moins importante. Les plaques sont en aluminium, ils tapent à grands coups de marteau pour les redresser. Je n’ai absolument pas confiance, j’ai vraiment peur qu’ils aggravent la situation.
Je parviens à leur faire comprendre que la soute est derrière la première plaque, qu’il faut donc qu’elle puisse s’ouvrir ! Ils bricolent un truc, ça leur prend beaucoup de temps. Finalement ça marchotte, j’ai une serrure qui n’était pas abîmée qui fonctionne toujours, pour l’autre ils fabriquent un petit loquet de remplacement. Ça semble fragile mais ça devrait faire l’affaire pour le moment. Le cache du marche pied, ils l’ont cassé en essayant de le redresser, je devrai chercher ailleurs pour le réparer.
Cela aura pris deux heures, heureusement les filles jouent calmement aux Playmobil. Nous repartons vers le lac Titicaca, cette fois je roule très doucement. Il est trop tard pour atteindre Copacabana, nous nous arrêtons sur sur la rive, juste à temps pour voir le coucher de soleil. Je fais des crêpes pour m’excuser auprès de mes 3 chéries, avec Anouck on essaye de relativiser. Le véhicule roule toujours, on peut continuer le voyage.
13/07/2023 => Jour 315
Léna se réveille ce matin avec un gros mal de ventre. 10 jours avant l’arrivée de Mamou/Papou en janvier, elle nous a fait une petite gastro. Sa marraine arrive dans 10 jours. Coïncidence ? En tout cas, elle ne mange pas et vomit toute l’eau qu’elle boit. Avec Anouck, on bricole un peu la banquette qui s’affaisse à force qu’on marche dessus pour accéder à la capucine. Mais les colson achetés en Argentine ne sont pas de super qualité, on verra combien de temps ça tient. Après, il faudra aller chez un spécialiste pour ressouder les pièces cassées.
Chilaya Copacabana
5h
69 kms
On quitte notre bel emplacement pour rejoindre la route principale. Nous arrivons au port de Tiquina, où on doit prendre un bac pour atteindre la péninsule de Copacabana. Il y a beaucoup de monde, on se rend compte qu’il y a une compétition de natation, comme à Chiloe. Ça bouchonne un peu, mais on accède quand même au quai.
C’est un grand bazar. Ici, pas de joli ferry pour traverser, ce sont des barques à moteur, capables d’embarquer des autobus. Il y en a des dizaines, avec pour chacune un capitaine, et de temps en temps un assistant. Les manœuvres se font à la perche, la rampe pour accéder aux barques est en bois abîmé, tout comme le fond des embarcations.
Anouck a très peur de ce passage, il y a beaucoup d’anecdotes négatives de voyageurs, l’arrière qui frotte sur les camping-cars classiques, le bateau qui s’éloigne alors que le véhicule n’a que deux roues embarquées. Nous avons de la chance, on nous fait monter sur une embarcation avec deux marins, de plus on les sent très pro. La montée se fait sans problème, ils m’arrêtent au milieu de la barque, et me demande d’attendre que le minibus monte derrière moi avant que j’avance au fond, pour ne pas faire pencher le bateau en avant.
La traversée se fait au ralenti, les moteurs ne sont pas très puissants, et il faut éviter les autres qui traversent en même temps. Les Blondinettes écoutent des histoires sur leur tablette, elles ne sortent même pas voir la traversée. Anouck prend des photos, on assiste au départ des nageurs. Il y a 780 mètres à parcourir, on met 50 minutes ! C’est dû à l’énorme embouteillage de barques à l’arrivée, il n’y a que deux rampes pour décharger, dont une bloquée un long moment par une embarcation vide.
Quand vient notre tour, Anouck se remet à avoir peur, la sortie se fait en marche arrière. Mais les marins sont rodés, ils me donnent les bonnes instructions et j’y arrive sans problème. Il reste juste à faire un demi-tour en côte, et on peut continuer.
La route jusqu’à Copacabana franchit des collines escarpées, avec des paysages sur le Titicaca tout le long. On s’arrête en route manger un plat de pâtes, Léna râle que c’est le jour où elle est malade qu’on mange ce repas. Nous ne visitons pas la ville en arrivant, nous allons tout de suite au camping. C’est un peu à l’écart du centre, sur la plage de galet du lac. On essaye de toucher l’eau, mais elle est bien froide.
Les filles veulent jouer aux lego/playmo, je reste avec elles pendant qu’Anouck marche jusqu’à la ville. Elle repère le port pour l’île du Soleil, et découvre que l’endroit est très touristique, jeux aquatiques, véhicules pour enfant électriques, piscine avec des mini-kayaks…
En chemin, Anouck croise des voitures décorées pour la célèbre bénédiction de véhicule de Copacabana. Léna va de mieux en mieux, ouf, ça devait être alimentaire. On va pouvoir se préparer pour notre excursion de demain, sur l’Isla del Sol ! 🌞
Comments (1)
Que de belles couleurs à La Paz et de frayeurs ensuite ! Heureusement que là bas ils arrivent à bidouiller quelque chose pour réparer « en attendant » 😉