29/07/2023 => Jour 331
Le réveil était fixé à 5h30, mais je suis réveillé 1/2h plus tôt, j’en profite pour aller aux toilettes avant tout le monde. Les tentes sont couvertes de gel, heureusement, le matériel fourni par l’agence nous a tenu chaud. Dans les sacs de couchage bien épais, nous avons droit à un sac à viande en polaire.
Au petit déj’, nous goûtons au maca, une boisson typique des Andes, qui doit nous donner de l’énergie. Il va en falloir, aujourd’hui on marche 17 kilomètres ! Nous devons partir à 7h, mais ils ont fait bouillir l’eau pour remplir nos gourdes, et ça refroidit. En attendant, j’envoie voler le drone pour survoler la cascade admirée hier.
2ème journée de trek
9h30
17 kms
Nous partons sous un ciel gris, nous avons ensuite droit à une petite pluie, et même quelques flocons. Nous n’avons pas pris les vestes de pluie, heureusement c’est trop léger pour percer nos doudounes. Le col à franchir ce matin est à 4600m d’altitude, on le sent sur la respiration. Léna négocie encore pour monter sur Brocoli, ensuite Zora essaye aussi pendant un bout de montée un peu plus raide.
Des jeunes locaux nous dépassent, jeans sweatshirt, mains en poche, en suivant un trajet beaucoup plus raide. On sent qu’ils sont bien plus habitués à la haute montagne que nous, ils sont attendus au village suivant pour être porteurs sur le trek de l’inca ! Malgré les pauses tourista d’Aline, on avance bien. Guido dit que lorsqu’il fait beau, il y a plus de pause photos et boissons. On s’arrête à l’abri d’un mur au passage du col, Guido nous dit qu’on aura plus chaud sur l’autre versant. Tel un vrai monsieur météo, il se plante complètement, nous descendons sous la pluie.
Après un pierrier assez raide, nous longeons un lac. Ils ont créé un barrage il n’y a pas longtemps, le sentier est sous l’eau, on marche donc sur les traces laissées par les troupeaux d’alpagas. Léna pleurnichait dans le pierrier, Guido l’a prise par la main et lui a changé les idées, elle arrive au campement de midi la première. L’équipage nous attend, les tentes sont montées et le repas est chaud.
La pluie se met à tomber plus fort, on a de la chance, on est à l’abri pendant toute cette grosse averse. L’équipage vient nous servir avec des bouts de bâches noués autour du cou. On les admire. Lorsqu’on redémarre, la pluie s’est arrêtée. Il n’y a plus que de la descente jusqu’au soir, le long d’une vallée très encaissée.
Guido profite d’une pause pour nous montrer comment les populations tressent la paille pour en faire des cordes solides, qui serviront à construire des ponts suspendus. Avec Léna, on décide d’arriver les premiers au camp. On loupe un minuscule sentier, on reste sur la piste principale. On se retrouve face à une rivière qui traverse et envahit la piste. Les Blondinettes traversent chacune leur tour à dos de mule, les adultes jouent à trouver des cailloux pour ne pas se mouiller les pieds.
Léna termine la rando en tenant la longe de Brocoli, elle est tout contente. Arrivés en bas, le camp est de nouveau tout monté, des bassines d’eau chaude nous attendent pour nous rafraîchir, le luxe ! Encore une fois, nous partageons un bon repas avant d’aller coucher tôt.
30/07/2023 => Jour 332
Pour le petit déj’ ce matin, l’équipe nous a cuisiné un gâteau, super bon ! On emballe rapidement nos affaires, il y a beaucoup à faire ce matin, et nous avons notre train à midi. On dit au revoir aux muletiers et aux cuistos dans une petite cérémonie où chacun remercie tout le groupe (et on glisse le pourboire à notre équipe accompagnante). Les animaux rentrent avec leurs maîtres par le chemin que nous avons suivi, on est admiratifs (ils le font en une journée alors que ça nous en a pris 2…) .
C’est grand soleil ce matin, on peut sortir le short ! Pour nous faire patienter pendant le démontage du camp, Guido nous emmène juste à côté, dans le paradis des colibris. Un jardin très fleuri, avec des attrape-colibris, ces petits bacs remplis d’eau sucrée. Pour Aline, Chloé et Aurélien, c’est une belle découverte. Les Blondinettes y trouvent leur compte aussi, il y a des espèces qu’on n’a pas encore vues, le plus grand colibri, le plus petit, et le plus long bec.
On reste un peu, mais on ne tient pas en place, on veut bouger. Les tentes doivent sécher avant d’être remballées, Guido décide de nous emmener avant que le camp soit prêt. Le minibus nous attend, il nous conduit à Ollantaytambo. Nous déposons nos sacs au restaurant, ensuite nous partons à pied visiter le village.
Guido nous montre les greniers incas, au sommet d’un sentier bien pentu. Les vestiges sont vraiment beaux, et la vue sur les terrasses d’en face est superbe. Les greniers sont construits en hauteur pour éviter les vols, et pour favoriser la conservation.
Nous continuons en allant goûter de la chicha, la boisson à base de maïs. En fonction du nombre de jours de fermentation, c’est plus ou moins alcoolisé (niveau cidre ou niveau rhum !). Bon, à mon avis on est venu le mauvais jour, je ne sens pas du tout d’alcool dans mon verre. Ça rappelle le kefir, ça aidera peut-être nos estomacs ? Nous allons voir aussi des cochons d’Inde, les Blondinettes sont toutes contentes. Moi je me rappelle de ma bonne éducation : on ne joue pas avec la nourriture !!!
Guido nous rassure enfin, le train n’est pas à 12h pile, mais à 12h55, en commençant le repas à 11h30, on aura le temps de manger. Le repas est super bon, un mélange avocats-mangue en entrée, ensuite de l’alpaga ou de la truite. Pour être sûr d’être à l’heure à la gare, Guido nous fait prendre un tuk-tuk, grande première pour nous !
Ollantaytambo Aguas Calientes
1h30
43 kms
Le guide nous installe dans notre wagon, ensuite nous laisse, il a une place dans un autre wagon, à un prix « péruvien ». Le train est classe, avec des fenêtres au plafond. La première partie du parcours, ça bouge beaucoup, juste après manger c’est pas très agréable. Mais ensuite on en prend plein les yeux. Les rails suivent la rivière en fond de vallée, grâce à la vue panoramique on aperçoit les sommets au dessus de nos têtes, deux mille mètres plus haut ! Des sommets enneigés, de la végétation qui change au fil des kilomètres, on entre dans la jungle !
1h30 de trajet, et nous sommes à Aguas Calientes, renommé le village du Machu Picchu. Notre hôtel est près de la gare, Guido nous fixe rendez-vous à 19h précise pour le repas. On se change, nous voulons profiter des thermes de la ville. Il y a des sculptures un peu partout dans les rues, les Blondinettes les veulent toutes en photos.
Il y a beaucoup de monde aux thermes, et c’est loin d’être les plus agréables de notre voyage. Les bassins n’ont que deux températures, le 34°C qui nous semble froid, et le 38°C où nous sommes serrés. Mais c’est agréable de se décrasser après le trek. Comme toujours, les filles ont la bougeotte, on se relaye pour les faire changer de piscine. Après le soleil du matin, on a de la pluie ici, quelques averses pendant le bain, ça ne présage rien de bon pour demain. Nous rentrons prendre une longue douche à l’hôtel.
À 19h, Guido arrive essoufflé, il a fait la file pour acheter son ticket de bus pour monter au Machu Picchu demain. Il accepte qu’Aurélien et moi montions à pied. Ça nous fait nous lever plus tôt mais je veux le mériter, mon Machu Picchu ! Guido nous emmène dans un restaurant, encore un très bon repas. Il nous offre des équipements floqués du nom de l’agence Trekkinca, des T-shirts pour les adultes et des casquettes pour les Blondinettes. À emmener demain pour les photos !
Pour ceux qui ne montent pas à pied, c’est rendez-vous à 6h30 pour aller prendre le bus, petit déjeuner à partir de 5h30 dans l’hôtel. Tout le monde au lit, demain c’est le grand jour ! 🥳
31/07/2023 => Jour 333
Quelle nuit horrible ! 😴 Ici, les enfants jouent dans la rue jusqu’à 23h. Aguas Calientes a un système de sécurité privé, les gardes se parlent au walkie-talkie toute la nuit. On a beau être au deuxième étage, sans double vitrage on entend tout ! À 4h du matin, une grosse averse vient taper les carreaux. Tu rajoutes à cela le stress et l’excitation, on n’a pas beaucoup dormi. Tant pis, on fonctionnera à l’adrénaline.
Je descends à 5h20, Aurélien me rejoint 10 minutes plus tard. On grignote un bout de pain et on décolle. Au début, on voit beaucoup de monde, on se dit qu’on ne risque pas de se perdre. Mais ce sont ceux qui prennent le bus pour l’ouverture du site, à 6h. Une fois la gare de bus dépassée, nous sommes seuls.
Il y a un quart d’heure de marche le long de la route, jusqu’à un pont pour franchir la rivière. Les gardes vérifient notre passeport et notre billet d’entrée, ensuite nous commençons l’ascension. Il y a 1716 marches jusqu’en haut, sans réellement de passage à plat pour souffler. Aurélien donne le rythme, c’est un grand sportif, on monte rapidement. Je m’accroche par fierté, mais j’ai le souffle court. 😓
Nous dépassons deux-trois groupes qui peinent à grimper. En distance, les escaliers font 1km700, et on monte de 400m plus ou moins. Au rythme d’Aurélien, nous mettons seulement 40 minutes pour le faire. Nous sommes donc en avance en haut, les filles arriveront 20 minutes plus tard.
Il faut dire qu’elles n’ont pas chômé ! Faire les sacs, les descendre, donner le petit déj’ aux Blondinettes… À 6h15, Léna est toujours à table, et elle décrète : « Il faut que je boive de l’eau pour que mon ventre sache s’il a encore faim ! » . La gourde est encore dans la chambre, Anouck court un peu mais finalement tout le monde est prêt à 6h30.
Les sacs restent à l’hôtel, Guido emmène le groupe jusqu’au bus. Maman Blondinette me parle via nos talkies, on se coordonne pour l’arrivée. Aurélien et moi avons changé de T-shirt, ceux de l’ascension sont trempés ! Guido nous félicite, beaucoup de personnes dans ses groupes disent avant le trek qu’ils monteront au Machu Picchu à pied, mais c’est la première fois que quelqu’un tient sa parole.
Nous entrons sur le site, enfin ! Il y a encore des marches à gravir, mes jambes ne sont pas contentes. Nous arrivons sur les plateformes face à la cité Inca, chaque groupe cherche une place pour prendre les photos. Les nuages de la nuit se sont éclipsés, nous avons droit au ciel bleu et au grand soleil, merci Inti ! Les appareils photo chauffent, ensuite Guido nous emmène à l’écart pour nous raconter l’histoire de cette mystérieuse ville, oubliée pendant 400 ans.
Nous parcourons l’entièreté du site, les terrasses de culture, avec quelques lamas qui s’y promènent, le quartier pour les visiteurs de l’époque, celui pour les habitants, les différents temples, du soleil, du condor. C’est irréel qu’ils aient pu construire cet endroit si éloigné de tout, avec autant de pierres de cette taille ! Léna n’arrête pas de me répéter « Papa, c’est ton rêve, tu y es, tu es au Machu Picchu ! » 🤩.
Après la visite, pour la redescente, c’est tout le monde dans le bus. Nous repassons à l’hôtel chercher les sacs, ensuite Guido nous emmène dans un restaurant pour le dernier repas. On y mange très bien, mais c’est très cher pour le Pérou. Il y a des canapés, on s’y installe en attendant l’heure du train. J’en profite quand même pour aller chercher une geocache, dans un mur le long de la voie de fer.
Le retour en train est calme, Anouck prend en photo tout ce qu’on a loupé à l’aller. L’arrivée à Ollantaytambo est sportive, Guido veut qu’on monte dans notre minibus avant que la circulation bloque le village. Et il y arrive plutôt bien, on doit être dans les premiers à démarrer. Le chauffeur roule très vite, nous ne sommes pas rassurés.
Les Blondinettes s’ennuient, j’accepte de mettre de la musique sur mon téléphone. Aline, Aurélien et Chloé peuvent ainsi admirer les goûts éclectiques de nos filles, entre Aldebert, Céline Dion et GrasDur. Entendre les filles chanter met l’ambiance, le trajet passe plus vite. Heureusement, car il y a des bouchons à l’entrée de Cusco, on arrive une heure plus tard que prévu.
On dit au revoir à Guido et aux copains, et on retrouve Coquillette avec joie. Pas le temps de défaire les sacs, on chauffe une casserole de pâtes que l’on mange sur le lit d’Aline, puis on va dormir !
Comments (1)
Magnifique et impressionnant !