01/08/2023 => Jour 334
Que ça fait du bien de dormir dans son lit. On traîne un peu en attendant que tout le monde soit levé. Nous avons décidé de faire une journée tranquille pour se remettre de nos émotions. Après le petit déj’ et la douche, Zora se trouve une copine dans le camp : Zoey, anglo-suisse, 4 ans, maîtrisant l’anglais et l’espagnol, comprenant l’allemand 😮.
Aline et moi nous chargeons d’amener la lessive en ville, je suis bien chargé, 15 kg de linge sale ! On ramène des avocats et des tomates pour le repas de midi, ça accompagne les patates oca qui nous restent. Les filles mangent les restes de pâtes d’hier bien entendu. On ouvre une bière et un paquet de chips, pour se féliciter de notre we !
L’après-midi, les Blondinettes regardent Kuzco 2 avec Aline, Anouck dort et j’essaie de mettre à jour le « Où sommes-nous ? » . Le temps se rafraîchit, on range tout le matériel extérieur avant de retourner en ville, Aline et moi. Nous cherchons des souvenirs pour Aline, ensuite on reprend notre linge et on prend un taxi pour rentrer. Ce soir je prépare des crêpes, Léna ne mange presque pas, elle n’est pas en top forme. Elle s’endort avant la fin de l’histoire que Maman Blondinette leur lit, ça n’arrive jamais ! Nous passons la soirée tranquillement, à rattraper nos retards d’écriture.
02/08/2023 => Jour 335
Les Blondinettes se réveillent surexcitées, nous allons faire une chasse au trésor. Claire, la directrice de l’agence Trekkinca avec qui on a été au Machu Picchu, nous attend à 9h en ville. Nous arrivons pile à l’heure. Claire donne des questionnaires aux filles, et nous explique le principe. Nous allons visiter le centre historique, et toutes les informations théoriques qui intéressent les adultes, serviront aux filles, elles doivent bien écouter.
Nous redécouvrons l’empire Inca, et l’histoire passionnante de Cusco, le nombril du monde. Pendant ce temps, Claire nous indique plein de petits détails architecturaux qui nous avaient échappé. Elle nous donne aussi des explications sur la vie actuelle des Péruviens, le système scolaire, les hôpitaux, … Les Blondinettes sont à fond, elles sont attentives et répondent bien aux questions.
Le tour se finit pour le repas de midi. Nous allons manger dans un petit resto conseillé par Claire, Anouck l’avait repéré dans le guide du Routard. Les Blondinettes sont ravies, elles commandent un croque-madame ! Ça faisait très longtemps. Anouck prend une quiche, Aline et moi des sandwiches, tout est très bon. Pour le dessert, il y a du cake banane-chocolat, je me régale !
Cuzco Combapata
3h15
120 kms
On remonte au camping préparer Coquillette, c’est l’heure de reprendre la route. Nous faisons un grand tour pour éviter le centre de Cusco, et nous revenons sur la route qui mène au Titicaca. On roule jusqu’au village en dessous de Palcoyo, la montagne arc-en-ciel. Nous devions dormir sur la place principale, mais il y a des plots en béton pour empêcher l’entrée des gros véhicules. On ne tente pas notre chance, Coquillette est assez abîmée comme cela. On trouve un parking gratuit à l’extérieur du village, ça ira pour cette nuit. Anouck et Aline vont revoir la place, elles y trouvent un taxi qui accepte de nous amener demain à cette fameuse montagne colorée, le rendez-vous est pris pour 8h.
03/08/2023 => Jour 336
Réveil matinal, nous sommes au rendez-vous avec Rrrrrulio, notre chauffeur de taxi. La voiture est petite, Aline, Anouck et les Blondinettes se serrent derrière. Le chauffeur n’est pas très avenant, il nous annonce une montée d’une heure et demi. On est tout de suite sur une piste de ripio, ça roule plus vite qu’avec Coquillette.
On croise plusieurs petits villages. Dans l’un d’entre eux, deux jeunes taureaux se battent sur la route, notre chauffeur prend peur et recule pour éviter le coup de corne dans la carrosserie. Les voitures derrière râlent de devoir faire marche arrière. Notre chauffeur sort s’énerver sur les autres conducteurs, puis sur la jeune femme qui a mal surveillé son troupeau.
Pendant quelques kilomètres, la route est facile, j’aurais pu le faire avec Coquillette. Mais d’un coup la vraie montée commence. C’est une autre paire de manches, c’est super étroit, le dénivelé est raide et la piste n’est pas ferme, entre sable et cailloux. Nous sommes heureux d’être en taxi. Celui-ci va nous attendre au sommet, pendant notre promenade.
C’est pas très long, mais on marche entre 4700 et 5000 mètres d’altitude, ça essouffle. Les montagnes autour de nous sont colorées, on suit un sentier jusqu’à plusieurs miradors sur ces jolies roches. Les nuages sont de la partie, il faut prendre les photos au bon moment, dès que le soleil se montre. Sous un vent un peu froid, on monte jusqu’au point culminant, d’après le GPS il nous manque 5 mètres pour atteindre les 5000 ! C’est surnommé la forêt de pierre, car il y a beaucoup d’excroissances rocheuses sur la crête. On redescend ensuite tranquillement jusqu’à la voiture.
Nous demandons au chauffeur de nous laisser un peu avant d’arriver au village. Nous avions repéré un pont de corde et un autre en pierre plutôt jolis, on veut faire le pic-nique là. Les cordes en paille masquent des grosses cordes en nylon bien plus solides, les tricheurs ! Nous revenons au camping-car nous poser, et nous changeons de village pour le goûter. Le temps est gris, menaçant.
Combapata Machu Pitumarca
50 minutes
21 kms
Nous traversons le village de Pitumarca, avec Aline on y descend faire quelques emplettes. J’emmène ma boîte à œufs, je sais qu’ici ils te servent en sachet. Une adolescente nous sert, lorsqu’elle voit la boîte elle court la montrer à sa maman, elle n’a jamais vu cela ! Pour sortir du village, on passe au centimètre à certains endroits, c’est un peu stressant.
On s’enfonce quelques kilomètres dans la campagne, et on arrive sur un site archéologique. Cela s’appelle le Machu Pitumarca. C’est étonnant, ce n’est pas touristique, pas d’entrée, personne sur le site. On s’y installe pour la nuit. Apéro et pizzas, en voilà une bonne soirée !
04/08/2023 => Jour 337
On avait dit grasse mat’, nous sommes tous debout avant 7h. Une fois prêts, nous prenons le temps de visiter le Machu Pitumarca. Sans avoir la majesté du Machu Picchu, ce site est plutôt bien restauré, et est relativement grand. Il faut une bonne heure pour tout parcourir. Les filles veulent tresser des herbes pour faire une corde, mais l’herbe est tout sèche ici, elle casse tout de suite.
Machu Pumamarca Urcos
1h50
68 kms
La sortie du site est plus simple qu’à l’aller, nous évitons les villages. Les rues sont toujours étroites mais il y a moins d’obstacles. Nous nous arrêtons vers midi pour manger un dernier almuerzo pour Aline, elle aura droit à de la truite grillée, elle se régale. Nous en profitons pour acheter de la farine au marché, difficile de trouver la farine de blé blanche. La seule marchande qui en a nous la vend à 1€ le kilo, je suis frustré !
Nous roulons ensuite jusqu’au lac d’Urcos où nous avons déjà dormi il y a deux semaines. Les Blondinettes sortent les bacs de jeux. Pour qu’Aline en profite jusqu’au bout, je l’emmène visiter le village. On fait plein de petits magasins pour trouver du yaourt, mais ils n’ont que du yogourt à boire aromatisé. Nous sommes de retour pour le goûter, avec le goûter ! Des cônes au dulce de leche, on se régale.
Le Pérou ne veut pas laisser partir Aline, nous avons droit au déluge, orage et grêlons. Cela dure deux heures, puis ça passe. On fait des jeux de société en attendant, et Anouck nous prépare un super crumble mixé : une partie pomme, une autre banane et une dernière chocolat. Il y en a pour tous les goûts ! On ne va pas aller coucher trop tard, nous sommes à 1 heure de Cusco et Aline a son avion à 8h.
05/08/2023 => Jour 338
Ce qui est bien, avec un camping-car, c’est qu’on peut faire du slow-travel ! Des sauts de puce, pas besoin de faire beaucoup de route, on peut dormir où on veut. Enfin, ça c’est la théorie… 🙄
Urcos Arequipa
14h
560 kms
Aujourd’hui, nous partons avant 5h du matin, pour être à l’heure pour l’avion d’Aline. Il y a une heure de route, ça passe tranquillement, même s’il y a déjà de la circulation. Les Blondinettes se sont réveillées dès que j’ai allumé le moteur. À l’aéroport, pas moyen d’accéder au parking, je me retrouve sur le dépose-minute. Pas grave, on prend quand même le petit déj’ avant de faire nos aux revoirs à Aline.
Anouck l’accompagne pour comprendre si le bagage doit être récupéré à Lima ou s’il suivra jusqu’en Belgique automatiquement. À son retour, un garde nous signifie qu’on est resté assez longtemps, qu’on doit partir. On quitte Cusco en direction du lac Titicaca, c’est la quatrième fois qu’on emprunte cette voie.
Nous devons prendre une intersection vers Arequipa, mais on ne sait pas laquelle prendre, apparemment il y en a certaines qui sont en sale état. On décide de suivre les panneaux routiers, même si le GPS aimerait nous faire prendre des routes plus courtes. On s’arrête faire une pause vers 9h, histoire de passer des appels à une heure décente en Europe. Les sommets que nous avons déjà vus ces derniers jours se sont couverts d’une petite couche de neige, ça embellit encore le décor.
Dans la matinée, on reçoit des nouvelles d’Aline, l’avion est retardé, elle n’aura pas sa correspondance à Lima. Mais la compagnie aérienne devrait lui trouver une place sur un autre vol (on apprendra plus tard qu’elle a quitté Cuzco dans l’après-midi alors qu’on était déjà à des centaines de km de là ; elle a pu avoir un autre avion sans soucis (autre que les 10h de retard) pour Madrid puis Bruxelles). Nous mangeons dans la ville de Yauri. Ce n’est absolument pas touristique, je pense que le petit restaurant qui nous sert son menu du jour n’avait jamais accueilli d’étrangers !
On décide de prendre la route principale vers Arequipa. On va s’y poser pour faire les courses et préparer notre expédition dans le canyon de Colca. La route directe vers le canyon passe par 100Km de piste, ce n’est pas très aguicheur. Le bitume est tout lisse, je peux rouler vite.
Après une longue montée, on arrive sur du ripio. Anouck vérifie la route, nous ne sommes plus sur la route principale mais sur la secondaire qui monte au canyon. Sauf que ni Google Maps ni Maps.Me ne sait à quel moment j’ai changé de voie. Anouck m’annonce que j’ai sans doute 60km de piste à faire. Elle regarde l’altimètre, nous sommes à 4700 mètres d’altitude !
Au bout de 10 bornes, nous revenons sur l’asphalte et sur la route principale. Les cartes des GPS ne sont pas à jour, les travaux doivent être récents. Nous restons un bon moment sur le plateau à 4600m. Lorsqu’on voit un talus avec de la neige à proximité de la route, Maman Blondinette propose de faire une bataille de boules de neige. Léna s’était justement plaint que la neige lui manquait !
On se demande si on dort en route. Mais à cette altitude, il fait froid, et j’ai encore l’énergie pour conduire. On rejoint un grand axe de circulation, les poids lourds sont nombreux et la route est défoncée. Je peux rouler à 60-70, mais ça tremble comme sur du ripio. On croise la route qui part vers le canyon, on hésite un peu, mais on continue vers la ville.
Ça commence à descendre, Arequipa est à 2335m. Les camions se mettent en frein moteur, ça crée des bouchons, à chaque ligne droite, ça dépasse dans tous les sens. Dans le sens de la montée il y a aussi des ralentissements, on réalise qu’on devra faire cette route dans l’autre sens. Les files de voiture s’allongent, ça devient impossible de dépasser.
Il reste 30 kilomètres jusqu’au camping. J’espère pouvoir arriver avant 18h et la tombée de la nuit. Nous arrivons à une énorme cimenterie, la plupart des poids lourds s’arrêtent ici. Chouette on peut rouler. Ah ben non, on entre en ville et tout est bouché. La nuit tombe pour couronner le tout !
Anouck panique, elle pense qu’on aurait mieux fait d’aller direct au canyon, qu’on a rien à faire dans cette ville. Lorsqu’on s’engage dans une petite rue et qu’elle est sans issue, ça augmente le stress. Anouck est persuadée que les prochaines rues seront trop étroites pour Coquillette. Mais finalement, on arrive sans encombres devant la grille du camping, à 19h.
1h30 pour faire 8 kilomètres en ville, presque 600 kilomètres depuis 5h du matin ! Autant vous dire qu’on est heureux d’être arrivés, nous les spécialistes du slow-travel ! Heureusement, les Blondinettes ont été admirables. Pour une fois, c’était open bar sur les écrans, les tablettes ont chargé plusieurs fois dans la journée.
Nous sommes en centre-ville, dans l’enceinte d’un hôtel plutôt classieux. Ils avaient un bout d’herbe, ils ont installé des sanitaires pour en faire un camping. Un mur nous sépare d’une voie rapide, le calme n’est donc pas au rendez-vous. Mais nous sommes à l’abri et le centre historique à 1/4h à pied. On se cuit un plat de pâtes et au lit, nous sommes crevés !
Comments (3)
C’est joli toutes ces couleurs dans la montagne. Savez vous à quoi c’est dû ?
La présence de minéraux, fer, cuivre, etc. Il y a des millions d’années, c’était tout plat, c’était donc des couches de sédiments. Avec les mouvements de plaques tectoniques, le sol s’est dressé pour former ces montagnes, les couches sont donc verticales maintenant ! C’est magique !
Ah cool. Merci pour l’explication. On en a des couches verticales par ici mais par de belles couleurs comme ça 😉