11/08/2023 => Jour 344
Réveil au clairon, Zora veut voir des condors avant 7h du matin. Elle s’habille super vite pour aller au mirador. Je prépare le petit déj’ pour son retour, elle repart ensuite avec sa sœur. Avec Anouck on prépare les sacs pour la rando du jour, puis nous allons aussi sur le mirador. On voit tout de suite deux condors posés sur un arbre, les autres volent en contrebas de la falaise, on les aperçoit furtivement de temps en temps. Un connaisseur hispanophone explique à sa compagne qu’on voit de la fumée se déplacer horizontalement. Cela signifie qu’il n’y a pas de courant ascendant pour le moment, que les oiseaux ne vont donc pas monter.
Les Blondinettes s’assoient sur un muret et discutent avec des Françaises, elles sont intarissables. Elles se font gronder par des Allemands, elles doivent respecter le silence. Ces mêmes Allemands font un bruit épouvantable pour enjamber le muret, ça me met de mauvaise humeur. Nous marchons jusqu’à un autre point de vue, Arnaud et Cindy y sont aussi. Il y a des hommes déguisés en condor pour divertir les touristes, Anouck en accoste un pour savoir le poids d’un condor (un vrai), l’homme lui raconte plein de choses, il est passionné par cet animal apparemment.
Je rentre préparer la rando du jour, mauvais timing, c’est à ce moment que les condors passent au raz des miradors. C’est aussi l’heure où les minibus arrivent en masse avec leurs touristes. Mes 3 blondes ont trouvé le spectacle très impressionnant!
Mirador des condors Cabanaconde
20 minutes
13 kms
Nous bougeons vers le village de Cabanaconde, j’aborde un policier pour savoir où se garer de manière sécurisée. Il m’indique un point sur la place proche du commissariat. Il me fait faire demi-tour pour me garer. Je pense que c’est pour la circulation, mais non, c’est juste pour éviter d’avoir le soleil sur le pare-brise pendant le temps de midi.
On commence la balade à 11h avec les copains, au bout de 100 mètres, je me rends compte que je n’ai pas mis mes chaussures de rando, dans la précipitation du départ; je fais un aller-retour en vitesse au camping-car. La descente est bien raide, avec une alternance de marches et de sentier. C’est poussiéreux, nous glissons souvent, et il fait très chaud; mais la vue sur le canyon est très belle. On pic-nique au seul endroit que l’on trouve avec un tout petit peu d’ombre. Nous sommes en bas vers 14h, notre hôtel a une piscine, on y va, même si elle est très froide. Ça fait du bien de se décrasser. Les enfants nourrissent au biberon un bébé chèvre orphelin. Nous allons prendre l’apéro vers 17h, le repas vers 19h et ensuite au lit ! Il faut se lever tôt demain.
12/08/2023 => Jour 345
Milan et Cindy partent à 5h30 du mat’, sur des mules. Nous nous levons une heure plus tard, au petit déj’ on a des pancakes avec des bananes, c’est très bon. Nous commençons la montée avec Arnaud et Celio à 7h20. Il faut partir tôt pour éviter les grosses chaleurs. Ça commence pas terrible, nous ne sommes plus sûrs du chemin à prendre, il y a plein de sentiers qui partent d’ici. Mais lorsqu’on retrouve la piste principale après 10 minutes, nous sommes rassurés.
Les filles ne sont pas motivées ce matin, et il faut garder un bon rythme pour ne pas arriver sous un soleil trop chaud. Arnaud prend la main de Léna, Anouck encourage Zora, d’astuce en astuce nous arrivons en haut. J’ouvre Coquillette à 11h10. Il y avait 5Km pour 1200m de dénivelé (hier négatif, aujourd’hui positif), c’est encore de la rando de haut vol ! Maman Blondinette a profité de la librairie française d’Arequipa pour acheter des livres (en français !) pour récompenser les filles, elles sont ravies.
Nous cherchons un resto pour manger avec les copains, le patron d’un hôtel nous dit qu’il n’a plus de chef, mais nous emmène dans une petite pièce où des locaux mangent, on se partage des almuerzos, on mange bien pour pas cher (2,5€ soupe + plat + refresco + dessert).
Cabanaconde La Calera
1h45
59 kms
Nous roulons ensuite vers des thermes, où on va passer la fin d’après-midi. Il y a plusieurs piscines, mais nous n’avons accès qu’à une seule, les autres sont pour les locaux. C’est un grand bassin avec de l’eau à 38°C, j’y suis très bien, mais ce n’est pas le cas de mes 3 amours qui ont l’impression de cuire! Au bout d’une heure, Léna s’ennuie car elle a trop chaud pour barboter dans le bassin, Anouck rentre au camping-car avec elle, elles vont cuisiner un gâteau au chocolat et des pizzas.
Zora aime trop l’eau pour accepter de partir, on reste encore une bonne demi-heure. On refait la technique « les enfants d’un côté, les adultes de l’autre » pour le repas, c’est encore une soirée agréable, même si on est tous bien fatigués de la marche et du réveil matinal.
13/08/2023 => Jour 346
Léna nous réveille à 6h30, est-ce qu’un jour je pourrai faire une grasse mat’? Nous disons au revoir aux copains aujourd’hui, ils partent vers Cusco et nous vers Nazca. On se recroisera sûrement d’ici la Colombie.
La Calera Cerillos
8h30
323 kms
Nous pensons passer à la pompe à essence du village, les autres voyageurs disent qu’on peut se servir en eau. Mais en entrant dans les petites rues du centre, il y a des barrières pour limiter la largeur des véhicules. Cela permet d’éviter que les poids lourds se coincent dans les ruelles étroites. Avec Anouck pour me guider, ça passe avec 10cm de chaque côté.
À l’autre extrémité de la rue, c’est plus étroit, et je suis légèrement décentré. Anouck me guide sous pression, il y a une file derrière moi, avec entre autres Arnaud et Cindy. Des Péruviens sortent de leur voiture pour me donner leur avis, je me concentre sur Anouck. Je finis par passer, à 2-3cm de chaque côté. On arrête là les frais, trop de stress ! Nous reprendrons de l’essence et de l’eau plus tard.
On commence une longue ascension, on prend 1300m pour atteindre un col à 4900m. Coquillette monte lentement mais sûrement. Ça laisse du temps à Anouck pour prendre des photos du paysage, des vigognes et des lamas. On découvre au loin un nouveau volcan en activité (l’Ubinas).
Un bus me dépasse dans la descente, je l’avais vu en panne dans la montée. Il est de nouveau à l’arrêt dans une ligne droite, le chauffeur me fait signe d’arrêter. Il a besoin d’une clé de 17, je sors ma boîte à outils. Lorsqu’il parvient à redémarrer, il me demande combien il me doit. Ça me fait bizarre, d’habitude c’est moi qui pose cette question. Je lui réponds “solidarité”.
La route jusqu’à Arequipa se passe beaucoup plus sereinement que la première fois. On est dimanche, même si les camionneurs travaillent quand même, il y a beaucoup moins de circulation. On reprend de l’essence et de l’eau à la même pompe qu’à l’aller, ensuite on trouve un almuerzo un peu plus loin. Record battu pour le Pérou, 9 soles (2.25€) pour une soupe et un riz au poulet. On sent de nouveau qu’on est dans un resto local, il ne doit pas y avoir beaucoup d’étrangers qui s’arrêtent ici.
Nous traversons la ville sans difficultés, et on sort d’Arequipa vers la côte. En moins de 10 kilomètres, on est dans le désert. Le paysage est aride, on passe le long ou sur des montagnes de roches orangées, en alternance avec des dunes de sable. La route est vallonnée, heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de camions.
Une vingtaine de kilomètres avant d’atteindre l’Océan, on entre dans la garua, le banc de brouillard typique de la côte Pacifique. Une grosse descente pour descendre en altitude, et on aperçoit la mer. Presque 3 mois qu’on l’avait quittée au Chili. Anouck est contente de changer un peu de décor.
Les descentes vers la plage sauvage sur des chemins pentus et sableux ne nous inspirent pas. Nous nous arrêtons donc dans le premier village que l’on croise, on peut se garer le long du sable via un chemin bitumé. Anouck emmène les Blondinettes sur la plage pendant que je fais du pain, elles découvrent des crabes bizarres qui s’enfoncent dans le sable à leur approche. Léna m’aide à faire les crêpes, la soirée est calme, le village est vraiment mort en cette saison.
14/08/2023 => Jour 347
Cerillos Puerto de Lomas
8h30
320 kms
Au petit déjeuner, nous avons la joie de voir une otarie, elle se balade sur la plage. On reprend la panaméricaine, la route est bonne, elle longe la côte sur des dizaines de kilomètres. C’est très vallonné, heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de circulation. Je peux dépasser les camions qui roulent au ralenti dans les montées. Anouck a un torticolis à force de regarder l’océan. Elle repère des dauphins, je me gare en catastrophe. On les voit jouer au loin, on a même droit à un saut digne des shows aquatiques.
Les paysages sont variés : montagnes rocheuses, dunes immenses, oasis de verdure. On croise ainsi la ville de l’huile d’olive. Des vergers entiers d’oliviers, et des stands dans tout le village pour vendre de l’olive et de l’huile. Je m’y arrête pour qu’Anouck m’achète … du miel !
Nous pensons voir le jet d’eau d’une baleine, on s’arrête un peu pour observer. Mais nous ne voyons plus rien, soit l’animal est parti, soit on a rêvé ! Nous découvrons une magnifique arche de pierre grâce à iOverlander. Elle n’était pas visible de la route, il faut chercher un peu à pied pour trouver le bon angle.
Nous nous rendons compte que ce sera difficile d’arriver à Nazca ce soir, nous visons donc le dernier spot proche de l’océan pour cette nuit. On quitte la route principale pour atteindre un petit village, on se gare au bord de la plage. Nous prenons le goûter sur le sable, quelques locaux nagent, mais l’eau est trop froide pour nous. Les quelques nuages sur l’océan masquent le soleil, mais les couleurs orangées du ciel sont magnifiques. Et le soleil réapparaît sous les nuages au ras de l’horizon, c’est splendide !
15/08/2023 => Jour 348
La nuit a été calme, bercés par le bruit des vagues. Nous roulons jusqu’à Nazca, sans vraiment savoir quelles activités on va faire dans la région. Certaines nécessitent de prendre une piste de ripio, ça ne nous tente pas vraiment.
Puerto de Lomas Nazca
2h
88 kms
Après avoir posé notre linge sale au centre-ville, nous allons visiter un site archéologique un peu à l’écart. Ce sont des aqueducs souterrains, construits il y a plus de 1000 ans. Nous sommes dans le désert, ce système permet d’éviter l’évaporation. Ils ont creusé plus de 40 cheminées pour accéder à l’eau, pour vérifier le débit et nettoyer les tunnels quand l’eau est basse. Ces accès ressemblent à des cônes (jusqu’à 15m de profondeur) avec un sentier en spirale pour descendre.
L’eau descend des montagnes visibles à l’horizon, on distingue notamment le Cerro Blanco (le Mont Blanc), la plus haute dune de sable au monde (plus de 2000m de hauteur, et ça grandit chaque année !). Le ticket d’entrée des aqueducs nous offre l’accès à d’autres sites, ça nous donne un programme pour la journée. Nous avançons jusqu’à un mirador, pour voir nos premières lignes de Nazca. Nous mangeons avant de nous promener, on sent qu’on est dans le désert, il fait super chaud dans notre boîte de conserve.
Les Blondinettes sont déçues, nous voyons un immense triangle et une droite qui file jusqu’à un sommet voisin. Nous leur avons expliqué qu’il y avait des dessins d’animaux, la géométrie c’est moins sexy. De même, le site suivant, des ruines préinca en briques de boue (adobe), ça ne les impressionne pas beaucoup.
La prochaine activité sera pour moi !