24/08/2023 => Jour 357
Après ces deux beaux lacs de montagne, j’avais demandé une journée à rien faire pour travailler sur mon ordi. Le temps de se préparer, de profiter des douches du camping, la matinée est déjà bien avancée. C’est jour de lessive, et il faut confirmer l’excursion de demain en payant. Il y a 10kg de linge, je sors mon grand sac-à-dos, et je pars. Je rejoins la route principale, en deux minutes un combi (le nom pour les minibus d’ici) s’arrête et m’emmène en ville. La laverie est ouverte, mais sa propriétaire est dans le magasin d’en face, j’attends un peu avant qu’elle se rende compte de ma présence.
Je vais ensuite faire 2-3 courses, je passe retirer de l’argent à la banque, ce qui me prend bien 20 minutes, il y a de la file d’attente ! Pour ceux qui doivent aller au guichet, surtout des personnes âgées, ils ont installé des chaises de jardin. Des marchands de sorbets passent vendre leurs produits, il fait chaud ! Je vais ensuite à l’agence, mais la responsable est occupée, il faut revenir 1/2h plus tard. Il est déjà 11h, je reviendrai en reprenant le linge ce soir. Je trouve un tuk-tuk qui accepte de me ramener.
Je trouve les filles en train de faire du chocolat chaud, avec de la terre et de l’eau. Tous les jouets de plage sont sortis. Anouck est en train de faire à manger, je sors le store et la table, on va pouvoir profiter de l’extérieur. Je réserve l’excursion par Whatsapp, finalement ce sera un taxi qui viendra nous chercher à 6h30 demain, ici au camping.
Après le repas, les Blondinettes veulent regarder un film, Anouck veut faire la sieste, je commence enfin à bosser sur le blog. Le temps passe vite, à 17h je repars en ville chercher le linge et payer l’agence. J’achète des papas rellenas (boules de purée fourrées aux légumes et passées à la friture) pour ce soir, ensuite je vais à la laverie. La dame me regarde toute gênée, le linge est au séchoir, il faut revenir dans 1/2h. Je m’installe dans la rue, je n’ai rien à faire durant ce temps. Facebook se charge de m’occuper. Lorsque je retourne à la laverie, le séchoir tourne encore. J’insiste pour récupérer le linge, ça séchera dans le camping-car.
Je trouve un nouveau tuk-tuk pour rentrer. Mes chéries m’attendent pour manger, mais il faut d’abord ranger tout l’extérieur. Anouck a fait un guacamole, c’est trop bien l’Amérique du Sud, les avocats sont trop bons et ne prennent pas l’avion. Une fois les filles endormies, on achète nos billets d’avion pour les Galapagos, on part dans 16 jours ! 🥳
25/08/2023 => Jour 358
Le taxi est ponctuel, à 6h30, nous montons tout endormis dans la voiture. On s’exclame sur la conduite de certains véhicules, le chauffeur nous explique qu’ici, on peut acheter son permis sans passer d’épreuves. Maintenant on comprend mieux pourquoi les Péruviens conduisent si mal ! On quitte la route principale à Yungay, et la piste commence.
Dès les premiers instants, je suis heureux de ne pas conduire Coquillette. C’est cabossé, rocailleux. Le chauffeur n’essaye même pas d’éviter les plus gros cailloux, il klaxonne à tout va pour que les autres véhicules le repèrent. Ça bouge dans tous les sens !
Juste avant un virage serré avec une pente prononcée, 3 cochons surgissent, poursuivis par un papy. Le taxi doit s’arrêter, et quand il redémarre, il patine dans la poussière, et ne parvient pas à sortir des nids de poule. C’est le virage de la mort, celui qui convainc tous les voyageurs de ne pas utiliser leur propre véhicule. Notre chauffeur s’en sort en se laissant descendre pour reprendre de l’élan, ça patine encore mais ça passe.
La route n’est pas meilleure après, on passe un pont fait de gros rondins, légèrement espacés, on peut y coincer un pneu. Zora ferme les yeux. Mais notre chauffeur assure et nous amène à bon port, au départ de la rando. Il nous annonce qu’il nous attend dans 4h. On sait que ce timing est trop serré, il y a de la distance et du dénivelé. L’agence dit que pour le prix payé il attend 6h, et qu’on payera un supplément si on prend plus de temps. On le prévient donc, on risque d’être plus tard.
Laguna 69 1000D+
6h45
15 kms
Le début de la rando est simple, on marche à plat dans une vallée. Il fait froid, le soleil n’est pas encore là. Les paysages sont déjà fous 🤩, on voit les sommets enneigés, les glaciers, des immenses cascades. Ça commence à monter et à râler. Les pauses se font plus nombreuses, Zora est dure à motiver. Après une montée assez raide, on arrive sur un petit plateau, on voit au loin le dernier mur à franchir avant d’atteindre la lagune.
J’essaie de chanter, mais je n’ai pas beaucoup de souffle, donc Zora n’entend rien et traîne la patte. Ça marche mieux en mettant de la musique sur mon téléphone. Léna me tient la main, je la tire un peu vers le haut. Nous voici au sommet, au pied de la Laguna 69, à 4600m d’altitude, avec des sommets et des glaciers tout autour. La vue est splendide, on prend rapidement nos photos avant que la foule ne débarque. Il est 11h50, on aura mis 3h30 pour monter.
Nous sommes parmi les premiers, les bus de touristes partent plus tard. On mange une salade de riz, puis on entame la redescente. On croise beaucoup de monde, comme à chaque fois les adultes, au bout de leur vie, sont bluffés de voir descendre les Blondinettes, souriantes pour le coup ! Nous marchons à un bon rythme, en faisant peu de pauses. Et sur la partie moins pentue, on accélère encore.
On a rendez-vous à un parking différent de ce matin, ça nous rajoute 1 kilomètre. Nous retrouvons notre chauffeur au bout de 6h45, nous sommes heureux de voir qu’il est encore là. Il n’a pas l’air perturbé de notre retard, il nous raconte en rigolant qu’un autre taxi s’y est pris à 3 fois pour passer le virage de la mort, que les passagers ont dû pousser.
Pour la descente, il reste au point mort, la pente suffit à le faire avancer. Par contre, ses plaquettes de frein doivent souffrir ! Je prépare mon téléphone pour filmer ce fameux virage, mais juste avant d’y arriver, il y a une énorme file de voitures. Notre taxi dépasse tout le monde, et nous découvrons un buldozer en train de casser le talus au bord de la route, apparemment il s’est effondré dans l’après-midi. Nous sommes bloqués, il n’y a pas de route alternative. Il y en a pour 1/2h d’après les ouvriers. Tous les bus de touristes derrière nous font descendre leurs voyageurs, ils vont à pied voir un mirador un peu plus bas.
Au bout d’une heure, ils ouvrent la route, la piste est grossière mais notre chauffeur arrive à passer. La fin du trajet se passe sans encombre, on arrive au camping. Les filles découvrent deux enfants français arrivés un peu plus tôt, elles jouent pendant qu’on prépare le repas. Nous rencontrons Mathieu et Coralie, ils viennent de Nouvelle Calédonie. Ainsi, même quand on vit sur une île paradisiaque on a envie de dépaysement 🤔 ! On ne traîne pas, on est bien fatigués de notre journée.
26/08/2023 => Jour 359
Caraz Tortuga
7h
232 kms
On s’active ce matin, une longue journée de route nous attend. Nous faisons un bout de chemin en arrière, jusqu’à Huaraz, car la route directe est très très mauvaise. On s’arrête devant une vitrine de supermarché, j’y vais avec Léna, mais il s’avère que c’est un grossiste, pas moyen d’acheter au détail. Une fois passé Huaraz, la route monte pour franchir la cordillère noire. Nous mangeons en bord de route, pour dire au revoir au joli panorama de montagnes enneigées.
Coquillette s’en sort bien pour atteindre le col à 4206 mètres d’altitude. La descente est longue, en 120km on revient au niveau de l’océan. Beaucoup d’épingles, et certains passages sont pentus, je fais chauffer les freins. Les Blondinettes sont calmes, elles profitent de leur tablette. La vallée est verdoyante, on découvre à 2000 mètres d’altitude des plantations d’avocats, de bananes…
En approchant de la mer, on entre dans le désert côtier, sol rocheux ou sableux, sans plus aucune végétation ! On reprend la panaméricaine, et quelques kilomètres plus loin, on s’en écarte pour atteindre un village de pêcheurs. On se gare sur la digue, vue sur mer. Nous allons nous dégourdir les jambes avec les filles, on admire les pélicans, les cormorans qui plongent pêcher du poisson. Il fait chaud, il va falloir qu’on s’y habitue !
27/08/2023 => Jour 360
Tortuga Trujillo
3h30
171 kms
Que c’est plaisant de prendre le petit déj’ en regardant les oiseaux marins plonger pour chercher à manger. On décolle rapidement, on se relance sur la panaméricaine. On profite des vendeurs à chaque péage et chaque ralentisseur, pour acheter des empanadas pour midi. Internet nous fait faux bond en fin de matinée, Claro a une très bonne couverture au Pérou, mais le décompte des données est assez approximatif. Sans internet, on ne peut pas recharger en ligne (il faut communiquer avec la banque pour valider le payement). On va devoir acheter une recharge en magasin.
En attendant, nous arrivons à la « Huaca de la Luna » . C’est un site archéologique et un musée. Mais on commence par manger, il est déjà midi. Nous visitons ensuite le musée, il y a de nombreuses céramiques peintes, certains modèles sont d’une beauté surprenante. Nous marchons ensuite 500 mètres jusqu’à la Huaca de la Luna, la version « soleil » est un peu plus loin. On la voit, mais elle n’est pas visitable.
Nous avons la bonne surprise d’avoir une visite guidée en français, pour nous tout seuls ! La guide est très sympathique, et passionnée. Elle nous donne plein d’informations, notamment sur le phénomène « El niño » . Nous avons très chaud aujourd’hui, elle nous dit que normalement il devrait faire 15°C de moins. El niño apporte la pluie, il y a 2000 ans c’était tous les 80 à 100 ans. Dernièrement, il est apparu en 1998, 2017 et commence cette année. Sans ce phénomène, ici, il ne pleut pas.
La civilisation locale, les Moche, ont construit cet endroit entre -200 av JC et 800 ans ap JC. Ils construisaient un étage, et lorsqu’il pleuvait, au lieu de réparer, ils recouvraient de briques d’argile pour élargir la base, et créaient un nouvel étage. L’édifice que l’on visite a 5 étages. Sur les façades, ils ont dessiné des motifs en relief, grâce à de l’argile colorée. Grâce à la surcouche de briques, ces décorations ont été super bien conservées, que ce soit le dessin ou la couleur. C’est une visite vraiment intéressante et très différente de tout ce qu’on a pu voir jusqu’à maintenant.
Trujillo Pacasmayo
2h30
126 kms
Nous reprenons la route à 15h, après avoir acheté un pack internet. Nous sommes dans la région de la canne à sucre, il y a d’énormes camions chargés de cannes séchées. La circulation péruvienne ne s’améliore pas, même le dimanche ! Nous souffrons un peu des dépassements intempestifs sans visibilité, des feux de circulation mal positionnés, des ralentisseurs un peu trop violents…
La panaméricaine, entre les villes, est plutôt bien entretenue, je peux rouler à 90km/h. Par contre en agglomération, c’est ornières et nids de poule à gogo ! On nous avait prévenu, le nord du Pérou c’est horrible au niveau pollution. Nous nous pensions immunisés, on a vu beaucoup de déchets en Bolivie ou au sud du pays. Ça atteint de nouvelles proportions ici, les bords de route à proximité des villes sont des décharges à ciel ouvert. Ce n’est pas seulement les restes de pic-nique des camionneurs, ce sont des sacs poubelles entiers, des pneus, des meubles ou de l’électro-ménager. Il faudra du temps pour nettoyer tout cela et éduquer la population.
À un ralentisseur, nous achetons des espèces de galettes frites à un péruvien, il est super heureux, c’est la première que des gringos s’arrêtent pour lui ! Nous nous garons de nouveau en bord de mer, mais ce n’est plus un village de pécheurs, c’est une ville, on s’y sent moins à l’aise. Les locaux nous rassurent, on ne risque rien ici !
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Le virage de la mort porte bien son nom