06/08/2023 => Jour 339
Le Pérou, comme les autres pays d’Amérique du Sud, aime les pétards. Nous en avons entendu à plusieurs moments à Arequipa. Ceux de 5h du matin ont réveillé Zora, elle a eu du mal à se rendormir. Et Anouck n’a pas pu. Nous sortons du lit à 7h30, on se dépêche un peu pour se préparer, nous avons rendez-vous avec les crapules nomades. Cette famille française commence son tour du monde, elle a pris contact avec Anouck pour connaître l’adresse de la piscine de La Paz.
Ils visitent le couvent Santa Catalina ce matin, on les rejoint à 9h. Nous rencontrons donc Philippe et Hélène, et leurs filles Sixtine et Victoire, 8 ans et demi aujourd’hui. Elles sont jumelles mais ne se ressemblent pas du tout. 5 petites minutes pour briser la glace, ensuite des binômes se forment : Zora et Victoire d’un côté, Sixtine et Léna de l’autre.
Le couvent ressemble à un petit village, c’est le plus grand du monde, 2 hectares de superficie. Il y a plein de petites habitations à visiter le long des rues, les filles partent explorer par elles-mêmes, elles imaginent dans quelle chambre elles habiteraient. Ça nous laisse beaucoup de temps pour discuter, et pour prendre des photos ! Philippe adore la photographie, Anouck et lui jouent à viser le moment où aucun touriste ne vient troubler l’image. Le couvent, en plus d’être grand, est très joli, on passe deux heures très agréables.
Les crapules nous proposent de les suivre dans un resto végétarien qu’ils ont apprécié la veille. Nous déambulons un court moment sur la place d’arme en attendant midi, puis nous nous installons sur la terrasse du resto. Les filles commandent des pâtes, et nous des risottos de quinoa. Le service est très lent, nous avons une soupe en entrée, et ensuite nos plats arrivent. C’est seulement à ce moment que la serveuse nous annoncent qu’ils n’ont plus de pesto pour les pâtes, soit il faut attendre 1/4h soit changer de plat. C’est Victoire et Zora qui avaient choisi cette sauce, elles préfèrent attendre. On a tous fini quand leur assiette arrive.
Après le repas, on se sépare, mais on se fixe rendez-vous à 17h pour aller admirer un mirador sur la ville. De retour à Coquillette, Zora fait un peu d’école, puis les Blondinettes regardent un « C’est pas sorcier » sur les Incas, pendant qu’Anouck fait la sieste et que je travaille sur le blog. Après le goûter, on reçoit un message des crapules qui sont démotivées à bouger. On se fixe donc rendez-vous demain pour visiter Coquillette, et on passe une soirée tranquille au camping-car.
07/08/2023 => Jour 340
Les Blondinettes se réveillent super excitées, elles veulent ranger et nettoyer le camping-car avant l’arrivée des crapules. Anouck organise un peu tout ça, rien ne sert de balayer avant le petit déj’ ! J’emmène le linge à la laverie, ensuite j’emmène Zora au supermarché. Une vraie grande surface ! C’est dangereux de me lâcher là-dedans. Je ne suis pas sûr que ce soit moins cher qu’au marché, mais au moins tout est rassemblé au même endroit, et je peux payer par carte ! Nous revenons ultra chargés. 🙄
Nous croisons un clochard pantalon baissé aux genoux, Zora est traumatisée par cette vue 😱. Les crapules doivent nous rejoindre vers 13h, les filles attendent devant le portail dès 12h40. Lorsque la famille arrive à 13h10, Léna réalise la relativité du temps, elle a l’impression d’avoir attendu des heures. Et l’effet inverse aura lieu sur l’après-midi, pour elle les copines ne sont restées que quelques minutes.
Pourtant elles ont sorti un grand nombre d’activités ! Victoire et Sixtine voyageant en sac à dos, elles sont heureuses d’avoir accès à des jeux et à des livres en français. Philippe et Hélène visitent le camping-car, ils se rendent compte du confort que ça apporte. Nous prenons des boissons chaudes en papotant des différents projets, à court ou plus long terme.
Dans l’après-midi, un autre petit camion aménagé vient s’installer derrière nous. C’est un couple de Suisses, ils voyagent par période, en rentrant régulièrement au pays. Ils sont partis du Mexique en mars, ont fait toute l’Amérique centrale, Colombie, Équateur et Galapagos. Ils terminent le Pérou actuellement. Tout ça en moins de 6 mois ? Trop rapide pour nous !
Les crapules nous laissent après le goûter, nous partons rejoindre Chloé et Aurélien, nos camarades de trek pour le Machu Picchu. On les rejoint sur la place d’armes, ils connaissent un bar sur un toit de la place. L’endroit est mystérieux, on a l’impression d’être dans un immeuble d’habitations. Mais le bar est bien là, un peu chic, avec une vue imprenable sur le coucher de soleil, sur les sommets qui entourent Arequipa, sur la cathédrale. Nous sommes vraiment heureux de découvrir ce lieu.
Nous nous racontons nos dernières aventures. Ils reviennent du canyon de Colca, c’est normalement notre prochaine étape. Ils l’ont fait en tour organisé, ça ouvre des perspectives. Mais les heures de réveil ultra matinales nous découragent un peu (beaucoup). Nous nous quittons vers 19h, on se suivra sur les réseaux !
Nous obtenons une place dans le resto Zig Zag, très connu pour ses fondues au fromage. On en prend une, plus des rösties, sauce champignon et sauce roquefort. Ça fait partie de ce qui nous manque le plus en voyage ! On se régale, Anouck et moi nous forçons pour terminer les plats, ce serait dommage d’en laisser ! Ils nous amènent même un œuf pour terminer le caquelon. Le service est au top, le prix est un peu élevé pour le pays. On s’en sort pour 15 euros par personne. On rentre rouler dans notre lit, heureux et le ventre plein !
08/08/2023 => Jour 341
Cette journée démarre tranquillement. Nous partons vers 10h30 au musée des sanctuaires andins. Il y a une visite guidée en français qui démarre à 11h, en attendant, on admire une expo temporaire de peinture. Ça commence par 15 minutes de vidéo, en anglais sous-titré français. Je lis le texte à Léna, ça raconte les fouilles archéologiques des sommets des Andes.
Dans la glace des volcans, au dessus de 6000 mètres, les Incas effectuaient des offrandes. Ils y laissaient des objets, mais aussi des enfants. Les archéologues ont ainsi retrouvé « Juanita » , une adolescente de 12-13 ans, en bon état de conservation. Il y a juste la peau du visage qui est séchée, elle est sortie de son cocon de glace à cause du réchauffement climatique, et a pris le soleil dix jours avant que les scientifiques ne la trouvent.
Après le film, la guide nous récite son texte en français de manière scolaire, en passant d’une vitrine à l’autre. On admire les différents objets trouvés près des corps, et le corps de Juanita dans un congélateur vitré. Zora ne s’approche pas, elle a peur de faire des cauchemars.
Nous allons ensuite jusqu’à l’Alliance Française, il y a une crêperie réputée dans leurs locaux. Une fois la commande passée, les filles filent à la médiathèque pour lire des BD, elles y sont très bien accueillies. Les crêpes sont délicieuses, aussi bien les salées que les sucrées. Les Blondinettes veulent des gaufres en dessert, ça fait longtemps qu’elles n’en ont plus mangées. Et oui, le gaufrier dans le camping-car, ça ne passait pas !
La médiathèque ferme à 13h30, grosse déception, on reviendra demain matin. Nous rentrons donc à Coquillette, les filles regardent un film pendant que je travaille sur le blog. La fin de journée est compliquée, les filles ont un coup de blues, elles aimeraient revenir en Europe, voir la famille, et même racheter une maison. On les remotive comme on peut, on a encore de belles choses à vivre avant de rentrer !
09/08/2023 => Jour 342
Ce matin, Maman Blondinette emmène les filles à l’Alliance Française. Pendant ce temps, je profite d’être au calme pour rédiger un article de blog. La matinée passe vite pour tout le monde. Je rejoins mes chéries pour midi, nous allons manger au marché central, en passant devant des sculpteurs. On découvre aussi les musiques étonnantes du camion-poubelle, pour alerter les gens de leur passage.
Léna ne veut pas manger toute serrée contre des inconnus, on trouve un petit resto dans le bâtiment du marché, il y a une table à l’étage où l’on est au calme. On mange des sandwiches à la viande, seule Anouck prend une assiette complète. On goûte la chicha morada, du jus de maïs mauve. Ce n’est pas terrible.
En regardant par la fenêtre, on aperçoit au stand de jus de fruits juste en dessous : Cindy et Arnaud, en compagnie de Léa et Romain. Nous n’avons plus vu les premiers depuis Uyuni, nous avons rencontré les seconds à Sucre. Zora va signaler notre présence pendant qu’on termine de manger. S’en suit un gros regroupement, 6 adultes et 6 enfants, on décide de se diriger vers la place d’armes.
Nous nous racontons nos aventures, nos bons plans dans Arequipa, nos prochaines étapes. Arnaud et Cindy vont vers le canyon de Colca demain, c’est le déclencheur qu’il nous fallait ! On propose de se retrouver à un mirador demain soir. Les copains partent visiter le couvent Santa Catalina, nous rentrons au camping.
Les filles jouent dehors pendant qu’on réserve un hébergement pour notre rando dans le canyon. On cherche aussi des infos pour nos prochaines étapes, et on prolonge notre assurance voyage, bientôt 1 an qu’on est partis !
10/08/2023 => Jour 343
On est productifs ce matin, tout est prêt à 9h30. Dès que nos voisins de camping bougent leur camion pour qu’on passe, on est partis. Nous pensions n’avoir que des grands axes pour sortir de la ville, mais le GPS nous fait prendre des routes étroites, je reste concentré. 45 minutes pour faire 8,5km, il y a beaucoup de circulation. Les poids lourds bloquent la voie principale, je suis le mouvement des voitures qui passent dans une contre-allée pour les doubler. Des minibus se réengagent en passant un petit talus, ça me semble compliqué.
Arequipa Mirador des Condors
5h20
208 kms
Je continue jusqu’au carrefour suivant, je me lance entre deux camions, un policier me siffle. Je dois m’arrêter, il me dit que je n’ai pas le droit de passer là. Avec un air contrit, je parle espagnol « petit nègre » pour justifier les « je ne comprends pas » quand il parle d’amende. Il m’explique que l’amende est à payer au centre d’Arequipa, je prends un air désolé en disant qu’on ne compte pas revenir ici. En voyant les papiers français du véhicule, ça le décourage, il finit par laisser tomber, ouf ! 😅
Nous nous arrêtons pour remplir notre bonbonne de gaz, le premier vendeur ne peut rien pour nous, mais le deuxième me fait patienter. Au bout d’un 1/4h, il revient me dire que mon adaptateur ne se connecte pas à la bouteille. Je lui montre qu’il faut visser dans l’autre sens, il repart. 20 minutes plus tard, il revient me dire que son collègue est occupé, qu’il faut attendre. Finalement, à midi, la bonbonne française est chargée, c’est une excellente nouvelle.
On continue de rouler dans la périphérie d’Arequipa. À la pompe à essence, la pompiste et ses copines veulent voir l’intérieur de Coquillette, elles ne sont jamais rentrées dans un camping-car. Nous cherchons à manger, c’est compliqué car tous les marchands sont dans des contre-allées, non bitumées, on ne sait pas où s’arrêter. Finalement on trouve une boulangerie, Anouck y trouve des pains saveur fromage, on complète avec les restes de la veille. Plus question de traîner, on mange en roulant. Une dernière halte pour vérifier la pression des pneus, et on quitte enfin la ville.
Il y a moins de camions qui traînent dans la montée aujourd’hui, on arrive facilement en haut. Il y a un péage à mi-chemin, beaucoup de voitures l’esquivent en passant dans le village voisin. J’hésite, mais j’ai assez joué avec la police pour le moment. On quitte le gros axe Arequipa-Puno pour prendre la direction du canyon.
La route monte jusqu’à un col à 4900m, trop facile, on est rôdé maintenant. Tout là-haut, il y a un mirador qui nous offre une vue énorme sur les volcans de la région, dont le Sabancaya (je crois) qui est en activité. On peut voir la fumée qui en sort. La route redescend de manière assez raide, le village de Chivay est à 3200m.
À l’entrée de l’agglomération, un garde nous invite à nous garer, son collègue nous vend un billet touristique pour toutes les visites du canyon, il y en a vraiment beaucoup. Il nous donne beaucoup de conseils, en parlant rapidement, je suis fier d’avoir tout compris.
La route vers le mirador des condors, où on veut dormir, est complètement défoncée, des énormes trous, des passages en ripio. Avec le soleil couchant, la conduite n’est vraiment pas facile. Juste avant d’arriver, Anouck repère notre premier condor. Il n’y a personne sur le parking du mirador, les copains ne sont pas là. Nous n’avons plus de réseau, les copains n’en ont pas non plus. On verra bien s’ils arrivent.
Maman Blondinette emmène les filles voir le canyon, mais il n’y a plus de rapaces dans les airs. Je joue avec la loi de Murphy : j’allume ma liseuse, 2 minutes plus tard les copains arrivent. On trouve vite un arrangement, les enfants jouent dans leur camping-car, Arnaud et Cindy viennent prendre l’apéro chez nous. On discute voyage bien sûr, mais on ne la fait pas longue, il faut encore manger. Demain on passe la journée ensemble.